Avec ce "Uncle Sam", William Lustig, l'illustre réalisateur de "Vigilante", "Maniac" et dans une moindre mesure de "Maniac cop", nous propose sa petite critique de l'armée et de la guerre du Golfe au travers de ce film bien pâlot. Le script, pourtant écrit par Larry Cohen et affichant de vagues ressemblances avec "Le mort-vivant" de Bob Clark, nous présente l'oncle Sam, un soldat mort au Koweit, lors d'une erreur de frappe américaine, qui revient à la vie, sous forme de mort-vivant, pour se venger en massacrant tous les "mauvais américains" de sa ville d'origine. Après une première partie mettant largement en avant le patriotisme exacerbé du neveu du Sam en question sur un ton ironique et parfois cinglant, le film bascule trop facilement dans le slasher basique lorsque le mort-vivant se lèvera de son cercueil ( sans que l'on sache trop comment, d'ailleurs ) pour exploser quelques quidams brûlant le drapeau américain, un politicien corrompu ou encore un flic pas vraiment net... le tout lors de la célébration de la fête nationale américaine ( ce qui nous vaut de trop nombreux plans de cette fête, aux airs de kermesse champêtre, assez pénibles ), jusqu'au final, moralisateur, qui verra bien entendu le neveu revenir sur ses convictions passées. Hélas, le métrage n'innove jamais, ni dans sa présentation du mort-vivant, pourtant flanqué d'un déguisement représentatif, et certainement pas dans les quelques meurtres commis, peu sanglants ( mis à part peut-être un enterrement vivant assez démonstratif, et encore ) et vite expédiés. Les différents personnages souffrent d'un aspect caricaturé trop prononcée et se révèlent bien lisses. La mise en scène de William Lustig reste désespérément plate, sans effet et jamais le réalisateur ne parvient à installer le moindre suspense, ni à retrouver l'ambiance glauque et malsaine de ses titres de gloire. Les effets spéciaux demeurent plutôt corrects lorsqu'ils donnent dans un gore peu démonstratifs et pour la maquillage du zombie, mais se planent lamentablement lors de l'explosion finale, avec des câbles plus que voyants. Donc, ce "Uncle Sam", s'il reste regardable, souffre d'une évident manque d'envergure et d'originalité, alors que le sujet s'y prêtait pourtant, dommage !
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