Lors de la scène finale de cette première collaboration avec Pinheiro, Delon revêtit le costume de clown qui lui a manqué au cours des 80 premières minutes pour parfaire le grotesque de l’ouvrage.
Tout avait commencé par une partie de poker qui s’achevait sur la plage en combat de free-fight torse nu. La dérouillée qu’il mit à son adversaire, un malabar à l’alimentation stéroïdique, expliquant d’ailleurs la facilité avec laquelle son personnage déchire les sacs de sable dans les salles d’entraînement. Plus loin, c’est avec une bouteille de champ’ dans une main et sa ceinture dans l’autre que Delon déjoue un piège digne de l’inspection des chambres des Barbouzes et ce, juste avant d’échapper au guet-apens tendu par 60 flics dans un hangar. Mais l’Himalaya comique est franchie lorsque après avoir plongé au ralentit sa voiture dans le Rhône sur le Tristan et Iseult de Wagner, notre Alain remonte le fleuve en apnée et regagne sa péniche en passant par la fenêtre. Saluons aussi le don de Pinheiro pour placer la camera au mauvais endroit ou exécuter les travellings les plus disgracieux, comme le « zoom avant/arrière » plus jamais revu depuis.
Mais outre ce désastre cinématographique, le message se révèle lui aussi totalement pathétique. Savoureux produit des improbables copulations entre Robert Badinter et Charles Bronson, le film fustige les milices parapolicières aux méthodes expéditives mais fait liquider ces dernières par un justicier qui use des mêmes méthodes. « Les fachos à Dachau ! », il suffisait d’y penser.
Signalons aux persifleurs que le générique de fin nous offre une dernière tranche de rigolade : Delon chantant en anglais avec l’accent des Hauts-de-Seine.
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