Je ne vais pas une fois encore me lancer dans une diatribe au sujet de Kevin Williamson, le fossoyeur du film d'horreur, qui à su, à partir d'un genre artisanal destiné à quelques connaisseurs, générer un marché pour les blockbusters, avec pour répercussion l'avènement d'un tas de superproductions dépourvues de toute l'originalité qui faisait le charme de ce genre cinématographique. On est néanmoins forcé de reconnaître que Scream fut le produit la plus réussi de cette pauvre génération et que Williamson demeure un véritable aficionado de ces séries B qu'il a lui-même inhumé.
Mais même en toute objectivité, nous pouvons affirmer que ce dénouement de la trilogie n'est rien de plus qu'un ratage intégral qui relègue ce qui devait faire figure d'apogée au rang d'un ahan de commande pour croque-mitaine en retraite anticipée de type Halloween, 20 ans après:
L'exercice de slashing demeure d'une odieuse insignifiance où ne se manifeste pas l'ombre d'une idée qui permettrait de rendre les « éliminations » un tant soit peu originale. Un coup de couteau dans le dos, et le tour est joué!
Rarement le meurtrier ne s'est montré aussi peu inspiré au téléphone. Le harcèlement bigophonique représentait pourtant l'intérêt majeur de la série et déclenchait l'atmosphère oppressante dans les précédents opus. De plus, ici, le modificateur de voix serait plutôt apte à nous faire pouffer.
Cependant le plus irritant de ce dernier épisode reste les quelques fragments d'histoires accrochés les uns aux autres dans la perspective bien improbable que l'on y perçoive un scénario. Dans le film, il est ressassé qu'une trilogie n'est pas une suite comme les autres et que le troisième épisode ramène inéluctablement à l'origine de l'intrique. Or, l'issue finale n'a rien d'un magistral coup de théâtre. Pire, cette attitude consistant à suggérer au spectateur: « Vous allez voir ce que vous allez voir! » n'a comme pouvoir que celui de décevoir ce dernier et de lui ouvrir les yeux sur la vraie nature de Scream 3: une conclusion tirée par les cheveux.
Pour finir sur une note positive, on rappellera qu'il s'agissait de l'ultime épisode de la série. Ouf!
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