A la manière de Paul Verhoeven, cette adaptation d’une nouvelle de Stephen King demeure une satire de la boîte à fabriquer des cons, de sa dérive en jeux du cirque modernes, de la propagande qu’elle transpire et des montages orduriers qu’il lui arrive de nous vendre. En d’autres termes, le show « Running man » n’est ni plus ni moins qu’un avant-goût de l’hybride cathodique que l’on obtiendrait si un généticien en venait à cloner Endemol, « Qu’Anal + » et Thierry Ardicon en une même entité. Néanmoins, il ne faut pas s’attendre à une analyse exhaustive et subtile de la lobotomie du système par la télé et les jeux ; ici on souhaite avant tout pour nous proposer une série de scènes d’action combinées plus ou moins habilement les unes aux autres à l’aide d’un scénario vaporeux. A cet exercice là, nous devons admettre que Starsky s’en tire de façon relativement adroite : les séquences sont bien rythmées, l’humour jamais très loin et surtout l’approche second degré du « show télé », de son producteur requin et de ses « tueurs à gages », font de Running man un agréable « pop-corn movie », un produit nettement au dessus de la concurrence de l’époque. Schwarzy, de son coté, nous fait une fois encore admirer et ses muscles, et facultés d’acteur ô combien limitées. Toutefois, celui-ci n’est pas seul sur le banc des inaptes, on retrouve à ses côtés l’ancien lutteur, aujourd’hui sénateur Jesse Ventura, lequel partageait déjà avec lui l’affiche de Predator la même année.
|