« Y a-t-il un flic pour sauver la police ? » eut été un titre plus judicieux à cette farce d’une heure et demie où l’affligeante esthétique des années 80 le dispute à la médiocrité non moins pathétique du scénario. D’abord atterré, on se demande au fil des minutes si même Chuck Norris ou Michael Dudikoff sont un jour tombés aussi bas. Car, en effet, c’est au public de ce genre d’action-movies eighties sponsorisés par NRJ que semble s’adresser l’auteur (au sens judiciaire), Jose Pinheiro. Il serait fastidieux d’énumérer tous les détails grotesques du nanar tant chaque ligne de dialogue, chaque choix musical ou chaque image peut prêter à sourire. Néanmoins, on ne saurait trop conseiller aux plus moqueurs d’admirer les démarches et « poses » des interprètes dont le ridicule ferait pâlir un psychiatre habitué à traiter des « gangsta rappers » en phase terminale qui viennent de rejeter une quatrième greffe du cerveau. On déconseillera par contre la scène du manège avec Reggiani aux malades de la prostate ‘cause qu’il est difficile de ne pas se pisser dessus à la vision de celle-ci. Pour le reste, ne vous attendez pas à un face à face Delon/Serrault, celui-ci n’a jamais lieu ; le premier se contente de s’auto-parodier tandis que le second semble bien se demander ce qu’il fout là, bombardé leader improbable d’une sorte de KKK flicaillon que même le « nanarchiste » abonné aux Inrocks n’aurait pas osé dépeindre de manière aussi caricaturale. Enfin, en bouquet final, tel un maître signant sa toile, Pinheiro parachève (ou achève, c’est au choix) son « œuvre » par le risible plan d’une carte de police qui s’auto-déchire. Seules réjouissances, si on fait abstraction de la chute de reins de Roxan Gould, les nombreux seconds rôles que l’on entrevoit ici ou là : Philippe Nahon, Laurent Gamelon (qui a dû s’imaginer jouer dans un énième sketch pour Bouvard), Bernard Farcy ou encore Xavier Deluc, lequel venait de quitter Pecas pour bien pire, ce dernier ayant sorti Brigade des mœurs trois ans plus tôt (pour l’anecdote, on crédite au générique un certain Michel Vocoret, j’ignore s’il s’agit du même).
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