Surfant sur le succès de l’Exorciste, la qualité de ce thriller fantastique australien repose essentiellement sur le climat malsain qui émane tant du lugubre institut psychiatrique que du regard menaçant du héros. Une réussite atmosphérique qui rend d’autant plus irritant le sentiment que les lacunes du scénario, ou encore les effets paranormaux outrés, aient relégué au rayon des séries B gentillettes un film qui aurait pu faire figure de classique du cinéma fantastique.
En effet, même si l’auteur a le bon goût de ne pas s’engloutir dans le manichéisme et ne fait pas du « super légume » un croque-mitaine démoniaque, mais plutôt un personnage tourmenté et immature, les rapports contentieux avec sa nurse ou de celle-ci avec son mari farcissent l’intrigue sans qu’au final nous n’ayons réellement un éclaircissement satisfaisant. Laisser place à la subjectivité pour cacher la misère, c’est bon pour Godard mais dans le fantastique ça fait tâche ! Idem concernant les tentatives de justifications parascientifiques de la psychokinèse de Patrick, ni la stimulation nerveuse par faisceaux lumineux alternatifs visant à faire réagir le malade, ni les intentions initiales du Von Helmholtz local quant à ce dernier ne sont explicitées. Ceci est d’autant plus regrettable si l’on part du constat qu’un thème comme la psychokinésie (rappelez-vous des pommes qui volaient dans l’émission de TF1 Mystères sous l’effet de prétendus poltergeïsts, la psychokinésie n’est autre que la version « Psychologie Magazine » de ce genre d’humour) mérite un minimum d’imagination afin de ne pas sombrer dans le burlesque. Franklin, lui, préfère nous montrer, des chaises qui volent contre les murs, c’est dommage !
Ainsi, du regard angoissant de Patrick, il ne nous reste guère plus que l’image inerte de deux yeux de merlan frit à l’issue du générique.
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