Ce "Paranoïd" verse allégement dans le "slasher" de base. Le script, presque anecdotique, met une fois encore une bande de jeunes aux prises avec un serial-killer, tout de noir vêtu et dont seul le masque de couleur métallique ressort, le "tueur de la Conscience ", qui se prend très au sérieux avec ses discours sentencieux et quelque peu obscurs en voix-off. Les différents rebondissements proposés ici ne sortent jamais de l'ordinaire et le twist final se révélera terriblement classique et sans aucune recherche d'originalité, quant au suspense recherché, il se limitera à quelques rares instants. Mais ce qui surprend dans ce métrage, c'est la traitement apporté par le réalisateur, combinant astucieusement les effets du genre, avec apparitions du tueur en arrière-plan et mise en situation de la caméra en lieu et place de l'assassin, tout en incluant quelques clins d'oeil discrets ou flagrants ( la séquence de la penderie fait obligatoirement référence au "Halloween" de John Carpenter, par exemple, un des personnages se fait surnommer "Hellraiser", les invités d'une rave party portent un masque rappelant fortement celui de Jason ) et en parsemant le film de flashes reprenant ou nous faisant découvrir les scènes de meurtres. De plus, les décors sont parfaitement utilisés, notamment ceux de la "maison hantée", sorte de train fantôme piétonnier, se transformant en délire psychédélique dans la toute dernière bobine. Par contre, on pourra regretter l'esprit "djeunes" qui plane sur l'ensemble du film ( l'introduction de la rave party ), volontairement trop affiché. La mise en scène du réalisateur est très présente, avec des angles de prises de vue parfois étonnants et incluant beaucoup d'effets de style ( des zooms arrières, des séquences au ralenti...), aidant largement le métrage à gagner en identité. L'interprétation est moyenne, sans réel relief et les effets spéciaux s'avèreront plus que timides malgré le potentiel disponible ( la première victime ). Donc, ce "Paranoïd" se laisse voir, plus par son esthétisme que pour le fond de son histoire, banale !
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