Après le plus grand huis-clos judiciaire " Douze hommes en colère ", S. Lumet se repenche sur l'institution judiciaire de son pays.
Si l'arme de " douze hommes... " était le verbe ( le talent de H. Fonda était oratoire ), celui de P. Newman bien qu'étant avocat, est le geste, la posture ( l'entêtement silencieux ).
" Le verdict " est un film où la parole balbutie, s'eraille comme la voix alcoolisée de Newman. Tout bavardage est exclu même si l'essentiel de l'action se déroule dans un prétoire. En revanche un simple geste révèle l'intériorité des personnages : Newman, incapable de lever son verre, se baissant pour en lapper une gorgée...James Mason, dégageant insensiblement son bras sur lequel s'est posée la main d'un client qu'il défend, mais qu'il méprise. Et Charlotte Rampling, qui à chaque apparition, n'a de cesse de nous présenter une facette de son personnage pour mieux nous la dérober sur-le-champ.
Sur un scénario démonstratif ( ponte de la médecine coupable d'une erreur médicale ), Lumet réussit un film elliptique.
Si la justice était symbolisée par une piéce de monnaie et non une balance, " Douze hommes en colère " et " Le verdict " en serait respectivement le côté pile et le côté face.
Une piéce en or massif.
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