Il est de ces destins qui firent et font encore les légendes d'Hollywood. Il est de ces hommes qui peu ou prou marquèrent de leur empreinte le 7ème art et ce qu'il eut de meilleur à nous offrir.
Incontestablement, Robert Evans est l'un de ses hommes.
"The Kid stays in the picture" (littéralement : "le gosse fait le film") nous raconte donc l'histoire de cet homme qui commença en tant qu'acteur à la fin des années 50 à Hollywood mais qui très vite compris, que, même s'il n'était pas fait pour ce métier, il était néanmoins fait pour l'univers du cinéma.
Le film est un documentaire assez bien monté : les photographies se succèdent, croisées avec certains passages télé tandis que la voix grave du producteur commente le tout en voix off. On apprend ainsi comment cet homme sauva la Paramount avec Love Story, comment il s'opposa à Coppola pour que le Parrain devienne le film qu'il a toujours été, comment enfin il fit en sorte d'imposer Polanski pour Rosemary's baby ou comment il batailla pour imposer Chinatown à la Paramount.
Bref, Bob Evans fut un homme qui dut se battre, qui dut convaincre et ce qui ressort du film c'est que toute sa vie il eu à faire face aux financiers de la Paramount pour qui cinéma et rentabilité se doivent d'être indissociables. Mais le résultat est là et la Paramount passa du 9ème au 1er rang des majors US au milieu des 70's.
Alors bien sur tout n'est pas rose sur les collines d'Hollywood et le film dresse également un portrait intransigeant de cet homme, de l'échec de sa relation avec Ali Mc Graw, de sa dépendance à la cocaïne et de l'histoire de meurtre qui lui pendit aux basques durant les 80's. Et la voix off se fait alors tout aussi objective dans cette période sombre de la vie d'un homme qui ouvertement reconnaît ses erreurs et ses doutes qui le poussèrent un jour à se faire interner dans un asile psychiatrique tandis que sa maison était vendue à un industriel français que Jack Nicholson suppliera à genoux de la revendre à Evans quelques mois plus tard.
Les hommes passent, le cinéma reste : quand à la fin des 80's, Stanley Jaffe fut nommé Président de la Paramount, il appela Evans pour lui dire qu'il avait besoin de ses services....l'heure de la renaissance avait sonné.
Ce film est donc un très bon documentaire pour tout cinéphile qui se respecte : il nous explique comment se mirent en place certains des plus grands succès cinématographiques qui soient et comment d'autres furent des échecs cuisants (Cotton Club par exemple). A posséder impérativement si les "à côté" du cinéma vous passionnent.
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