Après avoir brillamment mis en image la vie de Mozart (Amadeus) et celle d’Andy Kaufman (Man on the moon), Milos Forman s’attaque à la biographie, assez incroyable il faut bien le dire, de Larry Flynt, le pape de la pornographie, célèbre créateur du magazine Hustler, le pendant hard de Playboy. Parti de rien celui-ci va bâtir un véritable empire. Chaque médaille a cependant son revers et son ascension sera semée d’épreuves particulièrement douloureuses dont beaucoup ne se seraient jamais relevés (je préfère ne pas en dire plus pour ceux qui ne connaîtraient pas le personnage et son histoire).

Comme à son habitude Milos Forman se révèle être un formidable conteur et le film est passionnant de bout en bout. Woody Harrelson qui incarne, littéralement, Flynt est impressionant parvenant à rendre attachant un personnage par ailleurs peu fréquentable. Quant à Courtney Love, icône rock déjantée déjà remarquée dans Man on the Moon , elle livre une performance bluffante dans le rôle d’Althea, la femme de Flynt, performance digne des plus grandes. Edward Norton en jeune avocat révèle déjà un talent prometteur. A noter enfin la participation de Larry Flynt en personne en juge d’instruction, clin d’œil pour le moins cocasse et ironique, et le rôle du frère de Flynt joué par…le frère de Woody Harrelson (ça ne s’invente pas).

Loin de glorifier la pornographie et son industrie, comme certains (qui bien sur ne l’avaient pas vu) l’ont sous entendu à sa sortie, le film de Milos Forman est avant tout un formidable plaidoyer pour la liberté d’expression et contre toute forme de censure. Quant à savoir si Flynt est sincère dans son combat pour la défense de cette liberté ou s’est juste cyniquement servi du 1er amendement de la constitution américaine pour sauver ses fesses et faire prospérer son business, chacun se fera son opinion le personnage étant pour le moins ambiguë. Le film est également le récit d’une belle et tragique histoire d’amour, celle de Flynt et Althea.

Passionnant et indispensable !

Le film est présenté en 2.35 (format d'origine respecté), 16/9 compatible 4/3. L’image est bonne mais pas parfaite. On était en droit d’en attendre un peu mieux pour un film tout de même relativement récent.

Pistes française et anglaise en DD 5.1. Son correct, les dialogues ressortent bien, les enceintes arrières ne sont cependant que peu sollicitées ce qui n’est ni étonnant ni gênant pour un tel film.

Les transactions entre les différents menus sont matérialisées par un drapeau américain flottant, simple mais efficace.
Coté bonus deux docs très intéressants mais un peu courts (une demi-heure chacun environ). Le premier, sur le film, nous raconte grâce à des interviews de Forman et de toute l’équipe les difficultés rencontrées pour monter le projet (au départ aucune compagnie d‘assurance ne voulait assurer Courtney Love !), le tournage (les relations parfois électriques entre Harrelson et Love), le choix des acteurs (avec des extraits des bouts d’essai de Edward Norton et Courtney Love), les attaques subies à la sortie du film (qui ne sont pas forcément venues de là où on les attendait) ou encore la façon dont Flynt s’est peu à peu investi dans un projet duquel il était exclu au départ.
Le second qui retrace la vie de Larry Flynt (avec interview de Flynt himself, sacré bonhomme) nous apprend certains détails ne figurant pas dans le film et complète bien celui-ci.
Au menu également deux scènes coupées (qui auraient eu leur place dans le film), un article du NY Times défendant le film à sa sortie ainsi que les classiques filmo et BA.
Enfin deux commentaires audio, un des deux scénaristes du film (que j’avoue ne pas avoir encore écouté) et l’autre des acteurs (à tour de rôle, les passages commentés par C.Love étant souvent savoureux).

Le DVD est présenté dans un étui en carton un peu « cheap » reprenant les rayures rouges et blanches du drapeau américain. La jaquette du boîtier amaray, plutôt laide, propose une photo d’Harrelson/Flynt entourée de deux jeunes femmes en bikini. Quel dommage d’avoir oublié (volontairement ?) la formidable et scandaleuse affiche du film qui représentait Harrelson, drapeau américain autour de la taille, bras en croix sur le bas-ventre d'une femme.
La sérigraphie reprend la photo de la jaquette.

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