Loin du slasher ordinaire qui se déroule dans un camp de vacances bondé d'adolescents obnubilés à l'idée de sa faire décoller le prépuce ou déchirer l'hymen, Maniac Cop s'intéresse à la psychose provoquée par le traitement journaleux des crimes en série.
Durant la première partie du film, l'auteur s'attarde sur le climat de suspicion général corollaire à ce type d'événement et ce, d'autant plus que tueur porte l'uniforme du perdreau. Abordant le thème de la manipulation des médias ou caricaturant les micro-trottoirs, Lustig provoque la paranoïa tant chez les protagonistes que chez l'observateur: une femme va jusqu'à soupçonner son propre mari à l'image d'un spectateur qui envisage comme coupable tous les personnages qui lui sont successivement présentés.
La seconde partie du film, elle, se révèle dans l'esprit du précèdent film de Lustig, le très controversé Vigilante, et peut se voir reprocher la même perspective réactionnaire. Des politicards pourris jusqu'à la moelle ont envoyé au trou un flic modèle à la Bronson, lequel revient le faire payer à l'ensemble de la société. Mais ce flic-zombie qui se veut métaphore de la misanthropie socialement construite demeure trop grand-guignolesque pour que le spectateur garde son sérieux. Le film s'enlise doucement dans la série B de commande avant de conclure par un pathétique affrontement digne d'une comédie Troma.
Comme bien trop souvent avec Lustig, on éprouve du générique ce sentiment désagréable d'avoir assisté à une faillite évitable, à un ratage irrémissible au vu de la qualité des trente premières minutes.
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