C'est sur fond de rock FM 80's et de bluegrass, bande son optimale pour accompagner ce « Belmondo en Amérique », que se déroule cet avant-dernier grand « Bebel », fin d'une époque où le cinéma populaire pouvait encore se permettre de mêler comédie et action sans automatiquement sombrer dans le nanar pour adolescent semi-débile (Taxi, le Raid...).
La recette a beau être simple: un cador, un boulet, une femme fatale le tout mijotant pendant deux heures moins le quart dans une aventure remplie d'emmerdements et de fidélité virile, les aromates sont suffisamment bien choisis et dosés: répliques acerbes « Suffit de peu de choses pour avoir l'air d'un con ! » et seconds rôles d'élite, pour rendre le film succulent.
D'aucuns reprocheront à Belmondo de cabotiner à l'excès -bizarrement les mêmes qui se paluchent aujourd'hui devant les pitreries d'un pathétique vanneur de halls d'immeuble propulsé, pour la bonne conscience, homme providentiel du comique-, son numéro de clown n'en demeure pas moins jouissif. Guy Marchard est, comme à son habitude (Garde à vue, L'été en pente douce, Coup de torchon, Noyade interdite...) parfait dans le rôle du con de service et Kim Cattrall bien plus belle qu'avant de s'être fait poncer le visage par les as de la chirurgie esthétique, sûrement les même chez qui Bigard va faire retoucher sa femme en attendant d'en prendre une plus jeune. Mais la palme revient quand même à Marielle qui campe à merveille ce vieux commissaire désabusé par les galéjades du clown Bebel.
Un moment de détente comme il est bien improbable d'en revoir aujourd'hui.
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