CRITIQUE DVD

Fidèle à lui-même, Lars von Trier se refuse toujours à la facilité routinière et continue de défricher les zones inexplorées du cinéma traditionnel. Après avoir proné le retour à la simplcité des tournages avec la charte Dogme 95 dans "Les idiots". Il pousse encore plus loin l'experimentation en réduisant les décors à leur strict minimum. "Dogville" fut donc tourné sur un plateau unique, quasi-vide de 1600 m². L'idée n'est pas nouvelle, mais était restée confinée au cinéma experimental. Une configuration qui pourrait s'apparenté a du théâtre filmé, mais l'utilisation de la caméra à l'épaule permet de palier à la morosité de cet exercice.
Ce minimalisme lié au fait que le film dure près de 3 heures, a de quoi effrayer plus d'un spectateur (et producteur par la même). Mais ce genre de préocupation n'effraye pas le réalisateur, qui bien au contraire y voit là une forme de stimulation. La première moitié du film pourrait s'apparenté à un épisode de "La petite maison dans la prairie" tant l'histoire est l'illustration d'une vie paradisiaque américaine des années 30. On découvre ce concept visuelle inhabituelle, mais on ne comprend pas de suite le propos du réalisateur, où veut-il en venir? Il faut attendre la deuxième moitié du film pour sentir tout ce beau monde basculer peu à peu dans l'horreur. Le concept devient alors claire, faire durer pour que la chute n'en soit que plus dure. Et elle l'est! "Dogville" se transforme soudain en exposé du processus de l'esclavagisme moderne. Le choix de l'absence de décor se justifie soudain dans la scène du viol se déroulant au milieu des autres acteurs déambulant sans la voir. Un film psychologique à la fin aussi puissante que celle de "Breaking the waves".

Image belle et clair. Certains passages présentent du grain, mais c'est un choix voulut.
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DD 5.1 en VO et VF. Version stéréo surround en VO en +.

Version collector à tirage limité, qui mérite son appélation. Le disque 1 est le même que l'édition simple et ne contient que le commentaire audio assez interessant de Lars von Trier et son chef-op. Le disque 2 est un déluge avec plus de 3h de bonus! Un making of de 50mn pas très explicite mais qui permet de découvrir la façon de travailler un peu inédite du réalisateur sur ce film. Un documentaire de 20mn de la télé danoise à Cannes lors de la présentation du film. Le film test de Dogville avec des acteurs danois. 7 interviews d'environ 5mn chacune avec l'équipe du film. Il est interessant de constater que pour une fois les interviewés avait quelquechose d'interessant à dire sur leur film. 17mn du vidéomaton installé sur le plateau de tournage. 8mn de making of des effets spéciaux (si, si, il y en a !). Les projets d'affiches avec explication du choix artiste. 3 conférences de presses dont 2 à Cannes. Tout ça passionnant pour un film qui sort du commun.

Magnifique longbox argenté, qui reprend un des concepts d'affiche expliqué dans les bonus.
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