Quatrième suite du film de Joe Dante considéré, Raël seul sait pourquoi, comme un must du cinéma fantastique, cette production n'est pas la banqueroute à laquelle on était en droit de s'attendre. Un sauvetage partiel qui repose notamment sur le second degré avec lequel les auteurs brossent leurs protagonistes: les répliques de la jeune actrice de série B ou du tennisman trahissent une infirmité du bulbe proche de celle des plus savoureux candidats de télé réalité, tandis qu'au cours de la première demi-heure, se succèdent bon nombre de sarcasmes que n'aurait pas renié Al Bundy. Mais l'atout majeur de ce cinquième opus reste le choix de ne pas accorder de rôle privilégié à un personnage particulier, alternative qui permet de rendre le dénouement relativement imprévisible et ce, pendant près de soixante minutes.
Cependant, tout ceci ne parvient pas à effacer l'accumulation des imperfections stylistiques. Trame lambine, effets avortés et vives successions de plans incongrus viennent tenter de camoufler les faibles moyens avec lesquels fut façonnée, sans grande réussite, la grosse peluche censée incarner le lycanthrope. Jusqu'à la fin, on ne fait d'ailleurs qu'entrevoir la créature, ce qui laissera fatalement l'amateur de loup-garou sur sa faim. Aussi, l'action reste embarrassée d'une bande-son bien trop calquée sur les messes noires composées jadis par Jerry Goldsmith (La Malédiction). Enfin, on ne peut que regretter que les scénaristes n'étoffent pas plus l'émergence de suspicion entre les personnages comme dans La Chose.
Malgré cela, il s'agit peut-être de la séquelle du film de Dante la moins médiocre.
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