Que se passe-t-il lorsque l'on assiste aux bouleversements géopolitiques devant son écran de télé sous l'emprise de psychotropes et que l'on décide d'influer sur le cours des événements? 23 s'inspire d'une histoire vraie, celle de deux hackers qui infiltrèrent, pour le compte du KGB, plusieurs réseaux informatiques internationaux au milieu des années 80.
Ancêtre de Matrix, le film aborde la thèse d'une mainmise sur le monde de la société secrète allemande Illuminatis, sorte franc-maçonnerie fondée au dix-huitième. Les auteurs insistent sur la curieuse occurrence du numéro 23, sensé symboliser le sceau des Illuminés, dans les univers politico-financiers en parvenant habilement à faire douter un spectateur qui ne sait plus s'il a à faire à une cabale ou a une divagation psychédélique du héros. Ces mêmes auteurs soulignent fort justement les biais corollaires chez l'individu à une volonté de confirmer ses hypothèses, c'est à dire: ne retenir que les éléments congruents à sa théorie et escamoter ceux qui s'y opposent. On constate, au passage, ce travestissement de la réalité -souvent inconscient d'ailleurs, ce qui le rend d'autant plus dangereux- aussi bien chez les médiums que chez les bigots.
Toutefois, l'assistance est vite refroidie. On n'apprend pas grand chose sur les Illuminés tandis que les personnages ne trahissent qu'un intérêt limité. Mais surtout, le déroulement convenu de l'intrigue provoque rapidement l'ennui.
Un film précurseur néanmoins.
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