Les lois de l'attraction est l'adaptation du roman de Bret Easton Ellis (American Psycho), qui a fait scandale aux Etats-Unis. Dans un sens très général on peut affirmer que l'auteur a voulu en quelques sortes critiquer la classe bourgeoise américaine au sein du systeme universitaire : en gros des fils à papa qui s'éclatent comme ils peuvent (sexe, drogue, soirées de débauche ...)tant que l'argent rentre. Cette oeuvre dite "inadaptable" au cinema est merveilleusement orchestrée par Roger Avary, l'homme à qui l'on doit "Killing Zoe" et le scénario de "Pulp Fiction" (co-écrit avec Quentin Tarantino). Le realisateur nous sert sur un plateau ce long métrage (qu'il a aussi écrit) à l'aide de plans choc, tous differents les uns des autres, il n'y a pas vraiment de trame. Chaque plan est choisi en fonction de la séquence tournée, les personnages, le contexte, etc ...
Certains verront dans ce film une sorte "d'anti-American Pie", ce qui est vrai sous plusieurs points, notamment dans le fait que le sexe y est aussi abordé de façon beaucoup plus trash, on ne retrouve pas le coté fun et gentillet comme dans la plupart "de teenage movies" (mais ce n'est qu'un aspect). L'idée de réunir les trois personnages n'est en fin de compte qu'un pretexte pour présenter le malaise affectif qui règne au sein de la société (moi je t'aime mais tu en aimes un autres alors que elle est amoureuse de moi). Cela reste classique mais efficace.
Il est à noter que certains plans sont d'une incroyable ingéniosité (la recontre de Sean et Lauren par exemple), d'autre sont également très difficiles à voir. De plus, la bande original est tout simplement génial, on passe du Gainsbourg à The Cure. La prestation des jeunes acteurs est tout bonnement exceptionelle (la relève est assuré outre- atlantique) avec mention spéciale pour James Van Der Beek (Dawson) complètement métamorphosé dans ce rôle de tombeur macho qui ne pense qu'à distribuer de la drogue et qu'à coucher avec n'importe qui.
Comme quoi avec un modeste budget (4 millions de $) on arrive un faire un très bon film, certes assez spécial il faut le reconnaître, qui doit être vu impérativement par tous les fans de cinema aux goût etlectiques. Monsieur Roger Avary a décidement beaucoup, beaucoup de talent.
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