C’était il y a bien longtemps, dans une contrée lointaine jadis recouverte de forêt. En ce temps là, l’esprit de la nature veillait sur le monde, sous la forme d’animaux gigantesque. Hommes et bêtes vivaient en harmonie mais les siècles passant, l’équilibre se modifia. Les rares forêt que l’homme n’avait pas saccagé furent alors protégées par des animaux immenses qui obéissaient au grand esprit de la forêt. C’était le temps des Dieux et le temps des démons.
Voilà comment commence Princesse Mononoké « Mononoke Hime » pour les puristes. C’est par ces belles paroles que commence ce métrage des studios Ghibli qui est sans aucun doute le film sous la bannière Ghibli qui sort vraiment du contexte de tout les autres. Hayao Miyazaki, véritable Dieu vivant dans l’histoire du manga et de l’animation nous livrent ici un message dont il porte grande importance « Prenez soins de la planète ». Hayao Miyazaki aime la planète et il nous le dit à travers cette histoire extraordinaire.
Une fois de plus, Hayao Miyazaki ne fait pas dans la dentelle pour nous concocter une histoire qui tiennent la route et qui se passe au XVIème siècle tout en critiquant notre société actuelle. En effet Hayao Miyazaki met en affront direct un village fortifié où vivent des forgerons synonyme de l’industrialisation grandissante menaçant la paix et la survie des animaux sauvages ainsi que l’écosystème contre des animaux gigantesques qui s’allient pour attaquer l’envahisseur humain menés par une jeune fille humaine « San, princesse Mononoké » élevée par des loups dont le fanatisme évoque nos écolos-térroristes moderne. Au milieu des deux clans, un jeune homme « Ashitaka » qui va essayer tant bien que mal de faire vivre les deux clans dans une réelle harmonie comme jadis.
Là où Princesse Mononoké nous étonnent, c’est qu’il est rempli de clins d’œil à un autre maître, cette fois ci de film live et non de film d’animation, je cite Akira Kurosawa. Hayao Miyazaki arrivent parfaitement à intégrer ces scènes dans son anime. Apparitions féeriques dans les bois comme dans « Rêves, toujours inédit en zone 2 d’ailleurs », défense du village comme dans « Les Sept Samouraïs », affrontements équestres et forêts colossales comme dans « La Forteresse Cachée et Le Château De l’Araignée », homme paisible mais lutteur acharné qui nous rappellent « Barberousse ». Princesse Mononoké n’est donc pas un simple anime, mais un film pour cinéphile dégageant un message indispensable. Princesse Mononoké nous étonnent aussi de par sa violence, jamais un film des studios Ghibli n’a était aussi violent et sanglant, sans pour autant nous priver de poésie et de lyrisme. C’est en effet des animaux ensanglantés, décapités, mort, des têtes couper ainsi que des bras ect ect. La prostitution y est même invoquée, les femmes du village sont des anciennes prostituées habituées aux chambres de passe. La maladie y est aussi citer à travers des lépreux recueilli par dames Eboshi chef du village des forgerons. Voilà pourquoi ce film est très difficile d’accès pour un enfant. De plus le film est impliqué dans une multitude de contexte « aventure, fantastique, réalité historique, métaphore écologique, superproduction » qui va peut être en perdre quelques uns en cours de lecture. C’est aussi le seul film où Hayao Miyazaki n’a intégré aucune scène de vol, tout le film est terrestre sans doute pour durcir le scénario et ainsi éviter les héros à fuir la réalité en allant s’abriter dans le ciel.
Comme dans tout les Ghibli, les dessins sont sublimes que ce soit au niveau des personnages « Humains où animaux », mais le plus beau reste néanmoins les décors d’une précision indécente. Hayao Miyazaki nous prouvent une fois de plus que sa maîtrise technique et artistique et sans appel, vraiment cet homme est un génie. La musique composée aussi par un maître de sa catégorie « Joe Hisaichi » est grandiose, digne d’un long métrage épique, à aucun moment du film la musique est de trop, elle colle parfaitement à l’environnement du film.
Princesse Mononoké est un vrai film pour adultes et cinéphiles, non pas juste à cause de la violence qu’il intègre, mais par sa complexité intensive, en effet je pense qu’on peut dire que le film mise d’avantage sur le message que veut faire passer Hayao Miyazaki à travers son œuvre que sur le divertissement en lui même, le tout avec une bonne dose de spectacle quand même. Princesse Mononoké dégage aussi une réelle émotion très forte qui peux même nous pousser à verser une larmes par moment tellement le film est dur. La mélancolie aussi est de mise avec une histoire d’amour impossible entre nos deux héros, Ashitaka & San. Même si le dénouement de l’histoire est positif, les conflits prennent fin, tout le monde est libéré de sa malédiction, les montagnes refleurissent, on ne peut qu’être profondément touché par la séparation inévitable des deux héros qui avaient appris à se connaître, à se comprendre malgré leurs positions et à se respecter. Mais la plus grande tristesse du récit est quand même la mort du Dieu-cerf qui marque là,la fin d’une ère où démons et merveilles peuplés les environs. Celle où les animaux avaient une âme enduit de convictions, bref ce ne sera plus jamais comme ça, la féerie ne sera plus. Les esprits et les animaux gigantesques ont disparus en même temps que le Dieu-cerf. C’est un ressentiment de vide qui nous touchent comme si l’ont avaient vécu à cette époque, Miyazaki à bel et bien réussi à nous faire entrer dans son monde imaginaire. Malheureusement même après le maigre espoir que laisse derrière lui le Dieu de la forêt, la végétation qui à repoussé à vue d’œil, nous connaissons tous la suite. La folie humaine sera telle qu’un jour tout ceci disparaîtra. Princesse Mononoké est une immense tragédie ultra réaliste, sans aucun doute l’une des meilleures réussites d’Hayao Miyazaki.
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