CRITIQUE DVD

L'approche d'un film de gangster est toujours chose hasardeuse. Autant des Tontons flingueurs peuvent se montrer attachants, autant un Scarface est à même d'engendrer des séquelles désastreuses sur le plus mono-neuronal public en mal d'identité.
Mais Pusher parvient à ne pas se noyer dans le nocif. Sous ses airs de Georges Clooney slave, le personnage de Frank nous apparaît sympathique, certes, mais son affligeante existence qui ballotte entre beuveries, arnaques et névrose libidinale exorcise tout désir d'identification.
Le scénario, quant à lui, est assez bien rythmé en dépit d'une consécution de références mal digérées: des dialogues beaucoup trop tarantinesques, des maffiosi convenus à l'excès et surtout ce recours insupportable à la camera à l'épaule si prisé de nos jours. Ceci est d'ailleurs dommage au vue des compétences que nous montre Winding comme les reflets sur les vitres des bagnoles donnant l'illusion d'un viseur infrarouge qui traque le héros ou encore le choix si judicieux des couleurs verdâtres pour faire ressortir la viscosité du sang.
En résumé, Pusher peut nous évoquer une Balance nouvelle génération sur font de métal et de techno qui lui donnerait l'allure d'un clip de Rammstein.

Le transfert pourrait paraitre hiddeux tant l'image est granuleuse à la manière d'une antenne télé interne mal-réglée, mais l'esthétique du film etant glauque à souhait, ceci rend le film d'autant plus agréable.

Seul la version française est présente sur le DVD. Néanmoins, la qualité est tout à fait convenable pour apprécier la bande son electro-metallique

Aucuns bonus n'est proposé, juste un chapitrage minimaliste.

Sobre, dans la lignée de la collection ciné independant.

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