Malgré un titre français digne des plus navrantes séries Z des 80's, le Phare de l'angoisse se révèle un slash' thriller haut de gamme qui brille par une atmosphère limoneuse à la Seven ainsi qu'une efficacité narrative qui ferait bien d'inspirer les grosses productions du genre.
Car en effet, si la photo remarquablement obscure, tout comme l'excellent choix des couleurs glauques, instaure tout de suite un inquiétant climat marécageux, la réalisation fort soignée d'Hunter parvient, quant à elle, à offrir, pour chaque meurtre, suspens et originalité avec un brio qui n'est pas sans rappeler celui de Lustig lorsqu'il signa Maniac. Et pourtant, le choix du croque-mitaine pouvait légitimement nous laisser supputer le pire: en l'occurrence un tueur en série robotisé et muet, sorte de Michael Myers en mocassins blancs, qui décapite chacune de ses victimes avec le raffinement propre à ces répugnants aliénés verts lors de leurs décollations; décollations tant appréciées sur les sites oummanistes.
Outre ces scènes de slash' novatrices, l'auteur choisit de restreindre au maximum les échanges entre les personnages, silence qui intensifie le caractère oppressant du climat. De plus, la très pertinente transcription des ambiguïtés psycho-comportementales des personnages -chacun faisant successivement preuve de courage, de lâcheté, de ténacité ou d'impuissance- permet, chose rare, d'éviter l'habituel manichéisme inhérent à ce genre de film.
Bref, même si l'on peut déplorer, lors du naufrage du navire, une réalisation trop Cameronesque, ce Phare surclasse largement la majorité des productions actuelles sur le marché du slashing movie.
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