Amateurs de films d'auteur, passez votre chemin! Car même l'interprète de Nostradamus le plus crapuleux, si l'on me passe le pléonasme, ne saurait déceler un message dans Jack Frost. Ride on cow-boy! Pure série Z se déroulant dans l'Amérique bouseuse -un shérif, un cureton, du western swing, un concours local idiot et un non-respect des quotas de minorités visibles-, ce canevas aurait très bien pu engendrer un bon épisode de South Park.
Néanmoins, si l'on fait l'impasse sur les personnages stéréotypés, les clichés du scénario, l'humour lourdaud et l'indigence de la mise en scène, on se doit de reconnaître que le film s'avère un divertissement assez agréable et ce, pour les deux raisons suivantes:
D'une part, l'originalité du croque-mitaine (un bonhomme de neige, c'est pas courant!) qui a pour corollaire des scènes de slash inédites comme une victime décorée en sapin de Noël ou une bimbo violée par l'eau de son bain. D'ailleurs on peut remarquer une certaine filiation entre ce Jack Frost et le maniaque de Shocker. En effet, en chacun d'eux repose un tueur en série et, l'un comme l'autre, peut s'immiscer un peu n'importe où, que ce soit via les lignes électriques chez Craven ou via la liquéfaction chez Cooney.
D'autre part, ce slasher a le mérite de ne pas se prendre au sérieux à l'inverse de la plupart des étrons made in Hollywood que l'on subit depuis trop longtemps (Souviens toi l'été dernier...). Car, outre l'aspect burlesque du monstre, les cookies à l'antigel, ou encore le peloton d'exécution muni de séchoirs, nous rapproche plus de la parodie que de l'épouvante.
En d'autres termes, Jack Frost demeure un parfait nanard à regarder bien éméché en fin de réveillon avant l'arrivée du Père Noël... ou du coma éthylique.
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