Lorsque l'on s'apprête à visionner une comédie sentimentale, il est légitime de redouter d'être pris d'un violent mal au cœur tant ce concept est propice, depuis l'innommable Quand Harry rencontre Sally, à la plus fétide mièvrerie, celle qui contribuerait à faire passer la sitcom Un gars, une fille pour du Woody Allen. Mais quand en plus, ceci est l'œuvre d'une future fausse-gloire d'Hollywood qui prétend, pour sa première réalisation, se lancer dans la sociologie, le scato-cinéphile est en droit d'augurer l'orgasme.
Au moyen de dialogues improbables et de péripéties éculées, les Frères McMullen se veut une satire de la middle-class irlandaise ricaine étouffée par un catholicisme traditionnel et le respect de ses valeurs séculaires; groupe social qui, selon l'auteur, barboterait en permanence dans des interrogations métaphysiques du plus haut niveau tel que: « Un catholique peut-il tromper sa femme? »; « Vais-je aller en enfer pour avoir piner sans être marié? », « Un catho peut-il être contre le mariage? »... Tout au long du film, l'objectif essentiel semble être bien de flatter le conservateur évangéliste du Middle-West en lui présentant des adeptes du gourou de la place St Pierre bien plus inhibés que lui sur la question de l'inspection vulvaire.
Néanmoins, dans la grande tradition de l'extrême-centre artistique à coté duquel les prises de position de JFKahn peuvent paraître intrépides, Burns se garde bien de heurter quiconque et contrebalance, dès le début, l'orientation de son sous-pamphlet par l'entremise de son héros, lequel, ayant promis à sa mère de ne pas faire la même erreur qu'elle qui s'était résignée pendant trente ans à vivre avec un homme qu'elle n'aimait pas, se trouve totalement incapable d'exprimer ses sentiments. Bref un portrait de la communauté irlandaise US sur fond de tin whistle, qui croupit dans le micro-manichéisme. Consternant.
D'ailleurs, au vue de l'exceptionnelle pauvreté de ce long métrage, on pouvait se douter qu'il remporterait un prix au festival de Deauville.
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