La première heure du film pourrait nous laisser présager que nous allons, une fois de plus, assister à une énième refonte bon marché des films d'Antéchrist qui marquèrent les 70's (Rosemary's Baby, La Malédiction, L'Exorciste...). Car les trop évidentes empreintes scneraristiques -citation du Livre de l'Apocalypse pour introduction comme dans La Malédiction, scène de copulation avec la bête et conjuration de toutes les strates de la société façon Rosemary's Baby- ne sont pas sauvées par la réalisation de Caesar. En effet, celui-ci témoigne d'une fâcheuse tendance à recourir à la facilité de par l'emploi systématique de la voix-off de l'héroïne pour l'introspection de celle-ci mais, plus grave, pour la narration de l'histoire. Et même si quelques originalités se manifestent ici ou là -utilisation de passages camescopés pour retracer les premières années de l'enfant-maudit (au passage, bien moins impressionnant que le célèbre Damien) ou encore transfert des hérauts de l'Antéchrist du monde de la politique (La Malédiction) à celui de la télévision- on est bien loin de la maestria de Polanski, des atmosphères de Donner ou des angoissantes musiques de Jerry Goldsmith.
Ainsi, après plus d'une heure de film on pense bien qu'on a encore paumé du temps à consacrer à l'équitation domestique mais, survient alors le miracle qui fait que The Calling laissera une marque, même infime, dans le monde des séries B religio-fantastiques.
Ici, je conseille à qui souhaiterait visionner le film de ne pas lire les lignes suivantes afin de pouvoir l'apprécier à plaisir.
Si la saga de Damien avait préféré laisser sain (et non pas saint) et sauf son monstre, lors des deux premiers épisodes, pour laisser le spectateur subodorer ses futures forfaits, ici, les scénaristes ont le coup de génie de faire éliminer le gosse par sa génitrice puis, de provoquer la résurrection de l'enfant sacrifié (ça vous rappelle personne?) devant les cameras de CNN et une foule émue par ce cas d'infanticide maternelle. Cette fois, « il est né le divin enfant » tout neuf et demeure désormais intouchable. Une nouvelle ère peut commencer. De plus, on assistera à l'une des meilleures scènes de trahison du malin depuis Angel Heart et La Dernière tentation du Christ.
Bref, un indé qui devrait légitimement devenir culte chez les réels amateurs de fantastique.
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