« Event Horizon », affublé d’un titre français grotesque, s’est crashé dans l’indifférence quasi générale lors de sa sortie dans les salles obscures, il a été en outre descendu un peu trop facilement par des critiques qui peut-être n’apprécient pas trop le genre que le film défend ou qui n’ont pas pu s’empêcher de faire des comparaisons rapides et douteuses avec un chef-d’œuvre comme « Alien ». Et pourtant… « Event Horizon » aurait mérité un bien meilleur sort. Paul Anderson nous livre ici une série B (de luxe tout de même !) qui s’assume parfaitement, sans prétention, et c’est bien ainsi qu’il faut l’aborder, une œuvre située à mi-chemin entre la science-fiction et le fantastique, le tout gratiné de quelques scènes gore assez percutantes.
Partant d’une idée originale (un vaisseau expérimental capable d’explorer les frontières du système solaire en un temps record grâce à un mode de propulsion révolutionnaire finit par disparaître. Lorsqu’on le retrouve quelques années plus tard, l’équipage a disparu. Où qu’il soit allé, le vaisseau en est revenu « changé ». Mais où est-il allé ?), Paul Anderson installe un huis-clos oppressant dans des décors au style baroque aussi magnifiques qu’inquiétants, il crée un sentiment de malaise qui va crescendo en disséminant ça et là quelques visions horrifiques à glacer le sang (âmes sensibles s’abstenir) et traite son sujet avec sérieux en nous épargnant de tout humour du second degré (merci !) qui pollue bien trop souvent ce genre de création. Ne vous attendez pas à croiser un monstre dégoulinant de bave au détour d’un couloir sombre, ici le danger c’est le vaisseau lui-même dont les parois sont imprégnées par une présence maléfique qui peu à peu va se manifester pour faire subir à ses occupants un véritable enfer…
« Event Horizon » est donc un film à l’aspect visuel intéressant, instaurant une atmosphère dérangeante, servi par d’excellents effets spéciaux et par une interprétation plutôt solide, un film réservé aux amateurs de science-fiction que l’apport d’une touche horrifique bien prononcée (Pinhead n’est pas loin…) ne rebute pas.
Seul regret : il semble que cette version ait été amputée d’une bonne vingtaine de minutes (les plus « difficiles » ?), alors, à quand une version intégrale ?
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