Jude Law dans ce film est le séducteur parfait (très convaincant d'ailleurs) : tendre, à l'écoute des femmes, intelligent, beau, doué en tout, le rêve quoi. Mais ça fait peut-être un peu trop pour un seul individu, et pour cause : il n'est pas vraiment humain et a besoin de l'amour de ses conquêtes (et victimes) pour vivre et ceci au sens concret du terme !!! Si vous regardez ce film ou si vous l'avez déjà vu, vous comprendrez.
Ce film a des qualités : ambiance sombre bien réussie (ce qui convient très bien au thème vampirique revisité) qui bascule entre froideur, violence et sensualité exacerbée, histoire originale, intéressante et teintée de tout un registre de thèmes chers aux profs de philo comme le romantisme, la passion, la vie (éternelle ?), le mensonge, le sacrifice... De plus, c'est un film très esthétique.
Mais il ne m'a pas tout à fait convaincue : dans le déroulement du récit, on sait rapidement que le personnage principal n'est pas "normal", qu'il est un prédateur dangereux et on tremble pour l'héroïne (la craquante et "fragile" Elina Löwensohn) mais au bout d'un moment, j'ai décroché. L'histoire s'enlise. Je m'attendais à ce que l'histoire aille crescendo vers plus de mysticisme et vers la transfiguration des deux personnages principaux mais elle évolue plutôt vers quelque chose de plus banal (par rapport au mythe dont elle s'inspire) jusqu'au final qui aurait pu être bien plus fort s'il avait été moins prévisible.
Et pour finir, il y a une scène de "kung fu" qui me parait plutôt déplacée dans un tel scénario.
Quant aux vampires, les fans de Dracula seront déçus car ce film tient plus du film "Les prédateurs" avec Deneuve et Bowie que de notre très cher Comte.
En conclusion, "La sagesse des crocodiles" est un film curieux qui vaut d'être vu au moins une fois car il a des qualités non négligeables et surtout ne laisse pas indifférent.
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