Jean-Pierre Melville est un cinéaste français à part. Souvent taxé de mégalomanie ou d'egoïste exarcerbé, il a réussi à se fâcher avec quasiment tous les acteurs qui ont tourné avec lui (y compris Lino Ventura avec qui il tournera l'Armée des Ombres sans lui adresser la parole). Néanmoins l'oeuvre cinématographique de ce réalisateur demeure une référence du cinéma français.
Le Cercle Rouge n'échappe pas à la règle : précision de la mise en scène, sobriété du scénario (très peu de dialogues), interprétation exemplaire des comédiens. Jugez plutôt : Delon (à des années lumière de Fabio Montale), Montand, Bourvil et Gian Maria Volonte. Ce film est l'un des plus beaux polars français d'après-guerre. On sent la touche Melville sur chaque plan et son admiration pour le polar noir américain des 50's. Par ailleurs le vrai talent de Melville est de réussir à tenir son spectateur en haleine avec des scènes qui sur le papier n'ont pas l'air si terribles que ça. Ex : scène d'évasion de Volonte ou longue scène du cambriolage quasiment muette pendant plus de 10 minutes. Tout ceci donne un sentiment pesant, comme si un destin fataliste allait tomber sur les personnages quelles que soient leurs actions ou leurs choix. Un grand, très grand film français.
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