Massacré par des critiques déchaînées et un public décu et dégoûté par la platitude de l'aventure (il s'attendait à Titanic 2 ?) La plage n'est pas le navet que l'on voudrait nous vendre. Réflexion cullottée sur les rêves d'un personnage égoiste et antipathique (Léonardo Di Caprio) en quête d'aventure et de nouvelles expériences, le film s'attache à nous montrer ce que l'on sait peut être déjà mais qu'il est bon de rappeler : le paradis n'existe pas. En tout cas, pas dans ce monde et ce n'est pas la vie communautaire proposée par la congrégation de cette plage qui y changera quelque chose. Au contraire, Boyle montre une descente aux enfers progressive mais bien réelle. Malaise, dispute, mise à l'écart, cruauté, meurtre, l'alternative proposée par les habitants de la plage ne vaut pas mieux que le système qu'elle prétend fuir...
Bien sur, le film n'est pas sans défaut. Les deux français compagnons de Richard (Canet et Ledoyen) sont assez mous, le final est maladroit et sent le remaniage studio (ce qui est confirmé par la fin alternative présente sur le DVD) et on peut s'interroger sur la nécessité de la scène d'amour ultra Kitsch entre Di Caprio et Ledoyen sur fond de All Saints. Reste que malgré ses défauts de Blockbuster (trop jeune, trop consensuel, trop mou dans son message) La plage reste un film d'auteur. Le nouveau film de Danny Boyle 28 jours plus tard emprunte certains sujets de La plage. On y découvre à nouveau que la vie communautaire ne va pas sans violence et aliénation.
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