2001, A Space Odyssey est un film à part. Kubrick tel un visionnaire nous offre une oeuvre n'ayant pas pris une ride depuis 1968. Quel tour de force pour un film culte considéré, à tort, comme de la science-fiction.
Toute l'intelligence de Kubrick a été justement d'extrapoler ses sentiments, ses visions, ses doutes et ses herméneutiques ainsi que ceux de l'inconscient collectif sur le thème de l'espèce humaine dans un univers alors inaccessible, merveilleux et onirique, l'Espace, situation propice à l'imagination.
Et c'est pour cela que 2001 surpasse le simple stade de la science-fiction. De part sa réalisation visiblement axée sur l'esthétique visuelle à la fois sobre et déroutante mais terriblement avant-gardiste pour l'époque, 2001 nous pongle implicitement dans les méandres des multiples faiblesses humaines pour laisser ensuite émerger un conte initiatique, une fable poétique et métaphysique.
Toute la symbolique de l'outil à travers l'os, catalyseur de la conscience, le duel homme-machine ainsi que l'évolution, voire la renaissance cyclique, de Bowman au stade foetal à travers le Monolithe de Jupiter, divinité grecque, dans un "espace" soumis à des incohérences de multi-location et multi-temporalité renforce le concept expérimental et totalement inclassable de ce chef d'oeuvre.
Mais une des véritables interrogations reste "Est-ce que l'Homme moderne réussirat-il à se révolutionner ? à se surpasser ?". C'est l'une des très nombreuses médiations que Kubrick nous propose et il ne tient qu'a nous de s'y attarder...
La lecture du livre éponyme d'Arthur C. Clarke, est une vision propre à son auteur, pouvant répondre à quelques points obscurs mais ne détenant pas les réels significations et autres symboles du film toujours tributaires de sa propre interprétation. Rare qu'un film ne fascine autant !
Culte !
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