La sonde Voyager ii (1977) envoie à travers l’espace des messages de bienvenue et d’invitation au nom de l’espèce humaine. Plusieurs années plus tard, un extra-terrestre, Starman (Jeff Bridges, capte le message et s’en vient atterrir chez Jennie, une jeune femme (Karen Allen) toute à sa douleur du décès récent de son mari…
Carpenter signe avec ce film son œuvre la plus intéressante en abandonnant les sujets de série B au profit d’un projet plus ambitieux. On retrouve le thème cher à Carpenter de la révolte contre tout groupe oppresseur. Et l’extra-terrestre va, précisément, se heurter très vite à la dure réalité humaine si bien que, constamment battue en brèche, sa confiance dans le message d’invitation finit par se réduire comme peau de chagrin. Ce qui donne l’occasion à Carpenter de dénoncer l’hypocrisie, l’avidité et la cruauté d’une société qui bafoue de la pire des façons ses propres idéaux moraux. A l’inverse du message véhiculé par « Rencontres du 3° type » (Spielberg), Carpenter accumule les mésaventures pour son personnage qui va de désillusion en désillusion et doit se confronter à l’intolérance, à la violence et à l’inhumanité la plus totale, si bien que l’invitation faite par les Terriens vire au pire des cauchemars.
Mais Carpenter sait nuancer son propos et évite tout manichéisme. Il fait en sorte que cette face noire de l’humanité puisse être adoucie par le contrepoint d’une belle histoire – et leçon – d’amour qui se développe parallèlement au cauchemar et s’en nourrit.
Et la fin du film, bouleversante, délivre un authentique message d’espoir magnifié par le thème musical du film, répété, amplifié, pour mieux exprimer toute la force vivifiante de l’espoir, de l’amour et de la fidélité.
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