La 42ème rue de New York est connue pour être celle où se produisent toutes les célèbres comédies musicales américaines. Et pour une fois, le film n'est pas une adaptation d'une de celle-ci. Bien au contraire, le film inspirera une adaptation théâtrale, mais il faudra attendre les années 80.
"42ème rue" est le premier d'une longue série de comédies musicales produites par la Warner en 1933 et sera un énorme succès en salles où le film sera rentabilisé en seulement deux jours d'exploitation. Mervyn LeRoy devait réaliser le film, mais tomba malade au dernier moment et sera remplacé par Lloyd Bacon au pied levé. L'originalité du film est de présenter la comédie musicale de Broadway à travers ses coulisses en se servant de la crise économique de 1929 comme trame de fond. Après... l'originalité s'arrête là. Du moins vu d'un oeil quelques décennies plus tard. Car le film devait surement être novateur à l'époque, mais aujourd'hui cette mise en scène de la mise en scène théâtrale est tellement caricaturale, quelle fait plus rire qu'autre chose. Voir le personnage de Julian Marsh (le chorégraphe) se mettre continuellement en colère en criant "Plus vite ! Plus vite !" à ses danseuses exténuées, ne montre pas un grand respect de cette profession et ira même jusqu'à déprécier son image auprès du grand public (jusqu'à nos jours). L'histoire n'a donc pas grand intérêt, même si elle annonce déjà d'autres films qui développeront cette thématique du star système avec plus de maturité ("Une étoile est née", "Les chaussons rouges", "New York, New York" ou "Black swan").
Si ce film est encore aujourd'hui considéré comme une des meilleures comédies musicales hollywoodiennes, ce n'est pas pour la mise en scène de Lloyd Bacon, ni pour son jeu d'acteurs, mais pour les chorégraphies de Busby Berkeley à la fin du film. Après toutes les intrigues amoureuses et les tracasseries des répétitions, le film se termine sur la présentation du spectacle. Et là ! Le chorégraphe va faire son entrée dans l'histoire du cinéma en éclipsant en 20 minutes tout le reste du film, avec des numéros allant crescendo pour arriver à un final grandiose ! Ce film est le premier qu'il réalisera avec la Warner, après une longue carrière à Broadway et dans l'armée.
|