En pleine montée du fascisme, le professeur Bonaccorsi officie dans un hôpital psychiatrique de Toscane coupé du monde et peuplé de déments. Persuadé que la folie est une maladie qui se propage comme un virus, il conduit des recherches pour tenter de déterminer son « germe ». Une jeune doctoresse nourrie de lectures psychanalytiques est mutée sur place et ne tarde pas à s’opposer à ses théories. Elle découvre en sus que le professeur entretient des relations libertines avec toutes les femmes « saines » de l’hôpital.
Étude crue et électrisante d’un îlot d’aliénés au cœur de l’Italie mussolinienne, Vertiges met en parallèle les origines de la folie et la propagation du mal dans une société fermée. Semblable à Marco Bellocchio qui filme au même moment les catastrophes de la psychiatrie publique dans Fous à délier, Mauro Bolognini s’appuie sur un réalisme instable pour dépeindre un microsome clinique comme un milieu carcéral. Aux côtés d’un Marcello Mastroianni ahurissant de perversion, les ravissantes Françoise Fabian, Marthe Keller et Barbara Bouchet confèrent à Vertiges un érotisme inquiétant voire malsain.
Vertiges demeure l’un des films les plus puissants de Bolognini.
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