Connu pour être l'un des meilleurs réalisateurs américains à avoir dénoncé les les injustices du système judiciaire américain (notamment le cultissime et magnifique Douze hommes en colère, dans le genre du film de procès), Sidney Lumet clôt en 1990 avec Contre enquête sa trilogie policière new yorkaise, débutée en 1974 Serpico.
Ici, il est question d'un tout jeune substitut du procureur, Al Reilly, qui vient de récupérer une affaire en apparence simple, à savoir un policier qui aurait tué un truand en état de légitime défense. Si tout au départ laisse entendre que cette affaire va vite être pliée, Al Reilly dispose progressivement de détails qui lui font comprendre que le flic, Mike Brennan, est loin d'être blanc comme neige dans cette histoire.
Comme dans ses précédents films, Sidney Lumet montre un système général où, malgré tout la bonne volonté du monde, on ne peut pas changer les choses. Et pourtant, ici, on se situe proche du sommet. Sidney Lumet critique donc de manière générale une société américaine gangrénée où la frontière entre le bon flic et le méchant dealer est bien plus ténue qu'on l'imagine. Le film introduit également une notion essentielle, à savoir celle du racisme. Les personnages ne se retrouvent pas ensemble en tant que flic d'un côté et méchant de l'autre, mais plutôt en raison de leurs origines. C'est ce qui fait sans conteste une de ses originalités.
Excellent directeur d'acteurs, Sidney Lumet le prouve à nouveau avec notamment un impressionnant Nick Nolte dont la présence à l'écran fait peur ou encore un Armand Assante qui joue un bandit qui a un code de l'honneur plus important que la plupart des autres. Timothy Dutton paraît un peu plus effacé, mais c'est sans conteste son rôle qui veut ça.
Très bon film policier, Contre enquête constitue un film prenant de bout en bout.
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