Le réalisateur Kore-Eda Huirokazu, auteur du sublime Nobody knows et du très bon Still walking, se lance dans un projet pour le moins étonnant avec Air doll. Le principe du film est qu'une pompée gonflable, achetée par un homme quelque peu pervers, se met à prendre vie. Cette poupée va alors déambuler dans les rues et chercher à répondre à certaines interrogations essentielles pour l'homme : qu'est-ce que la vie ? qu'est-ce que la mort ? qu'est-ce que la vieillesse ? qu'est-ce que l'amour. Le cinéaste japonais n'est finalement pas si loin de sa thématique de base, à savoir l'humanisme. Car notre poupée gonflable vivante déclare elle-même à son créateur que c'est douloureux d'avoir des sentiments. Et forcément ça l'est d'autant plus quand on a le sentiment d'être isolé dans une mégapole. Le film comporte son lot de scènes étonnantes, comme le fait d'insuffler de la vie par la valve de la poupée gonflable. Le film se déroule sur un faux rythme ou en tout cas dans une ambiance révélatrice d'un spleen. Du coup, cela ne plaira pas à tout le monde. L'actrice qui joue le rôle principal est bluffante de réalisme. Oeuvre pas forcément parfaite, Air doll n'en demeure pas moins une curiosité à voir.
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