Après l'échec cuisant du film Les aventures de Jack Burton dans les griffes du Mandarin, John Carpenter décide de revenir aux sources du cinéma qui ont fait sa renommée : le cinéma d'horreur. Malgré un budget relativement étriqué, le réalisateur américain va livrer avec Prince des ténèbres l'un de ses films majeurs.
La première grande qualité du film est d'aller directement l'essentiel. John Carpenter ne s'embarrasse pas à élaborer une psychologie très détaillée pour chacun de ses personnages. On rentre vite dans l'action du film. Ainsi, à la demande du prêtre Loomis (clin d'oeil évident au film Halloween, d'autant que le rôle échoit à Donald Pleasance), le professeur Howard Birack (Victor Wong) et plusieurs étudiants se rendent dans une ancienne église afin d'étudier un phénomène curieux : la présence d'un étrange cylindre de verre.
L'autre grande qualité du film est sans conteste son ambiance unique. Pas la peine de chercher de l'humour dans ce film, c'est tout l'inverse. Ici, le traitement est particulièrement sérieux et cela donne lieu à un film angoissant, voire même oppressant. Car jusque dans les dernières minutes du film (qui apparaît moins désespérée que celle de The thing), on voit qu'il n'y a pas échappatoire : la menace provient aussi bien de l'intérieur avec ce liquide vert prêt à se libérer que de l'extérieur avec ces sans-abris qui semblent à la solde du seigneur des ténèbres. Sans compter ces étranges rêves qui donnent l'impression que les gens sont sous contrôle du Mal.
D'ailleurs, le film tend à démontrer que même l'alliance entre le religieux et le scientifique ne peut rien contre des forces démoniaques.
Le film est d'autant plus prenant qu'il bénéficie à nouveau d'une excellente bande son signée John Carpenter, avec notamment un score principal qui est tout bonnement admirable et n'est pas sans rappeler par son côté entêtant celui d'Halloween.
Enfin, si quelques scènes sont un peu gore, Carpenter privilégie avant tout l'exposition de scènes marquantes comme le meurtre du premier personnage qui tente de quitter l'église ; le moment où le liquide vert s'échappe ou encore l'arrivée du prince des ténèbres.
Tout cela contribue bien entendu à faire de Prince des ténèbres une œuvre majeure du cinéma d'horreur.
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