Dario Argento est un cinéaste bien connu des fans de films d'horreur. Sa période faste va de 1970 (L'oiseau au plumage de cristal) à 1985 (Phenomena). Durant toute cette époque, il met en scène plusieurs films de très grande qualité, dont Suspiria constitue sans doute le chef d’œuvre absolu.
Suspiria constitue la symbiose parfaite entre deux genres dans lesquels Argento s'était déjà illustre : le giallo et le film fantastique. Ici, il est question d'un mystérieux tueur qui assassine des jeunes filles. Comme dans tout bon giallo qui se respecte, le tueur est ganté et demeure inconnu jusqu'à la fin. Les meurtres sont également bien graphiques, là encore une constante du giallo. Mais Argento va plus loin, bien plus loin. Il n'y a pas que les meurtres qui sont graphiques. L'ensemble du film bénéficie d'une photographie sublime, avec des couleurs chatoyantes, tantôt rouges (les couloirs de la demeure notamment), tantôt bleutées.
Tout cela concourt à donner l'impression de voir de véritables tableaux.
Le côté fantastique est également omniprésent. La demeure où se situe l'action fait baroque dans son style pictural mais aussi par les différents décors qui ont été joints. Les événements surnaturels sont légion, à l'instar de l'être mystérieux dont on ne voit que les yeux qui s'en prend à une jeune fille, du chien qui égorge sans raison son maître ou encore de la sorcière qui semble rôder sur la demeure.
Avec des cadrages magnifiques, des plans d'une beauté étourdissante, un suspense constant (qui est le tueur?), Suspiria est un film très prenant. Ajoutons à tout cela la musique des Goblin, et notamment le thème principal de Suspiria, qui par son côté entêtant et quasi incantatoire, accroît la tension du film.
Avec Suspiria, Dario Argento est parvenu à une alchimie magnifique, donnant au cinéma fantastique une de ses lettres de noblesse. Il est dommage que cet immense auteur accumule depuis plusieurs années des films de qualité médiocre.
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