Le film de Peter Weir est baigné d'une lumière inquiétante par son éclat peu ordinaire, trempé dans le climat lourd de cette trop grande clarté. Brisant les conventions du genre, ce fantastique-là est un fantastique de soleil et de chaleur. Ce "Saint Valentine's day" de l'année 1900 se révèle jour de sortie pour le Mal alors que, toutes dentelles et ombrelles dehors, une poignée de jeunes filles allaient en pique-nique avec leurs professeurs au pied d'un rocher satanique. Le film joue des mélanges. Le civilisé se mêle au sauvage bien marqué par l'opposition du jeune homme de la ville et celui de la campagne, accentué par le raffinement des bonnes manières de ces demoiselles lâchées dans une nature adverse. Miranda qui ressemble, nous dit-on, à l'ange de Botticelli, se voit enlevée par ce Mal alors que les échos d'une flûte nous rappelle l'existence et les pouvoirs du Grand Pan. Jusqu'au dernier plan tout ce blanc reste obscur.
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