Réalisé par Joseph Guzman pour un budget tout riquiqui, Run bitch run est un film qui serait totalement en phase avec les années 70 mais qui a de quoi surprendre à l'époque actuelle. Si le réalisateur ne nous pond pas un film super original et pas vraiment bien troussé (les raccords du film sont parfois quelque peu chaotique et la musique répétitive finit un peu par lasser), en revanche le côté jusqu'au-boutiste de l’œuvre mérite d'être souligné.
En effet, dans ce film, comme ce que l'on a pu voir dans les années 70 avec nombre de films déviants et qui faisaient voler en éclats les tabous, le sexe et la violence font bon ménage à un point rarement vu dans le cinéma actuel. Ici, il est question de deux jeunes femmes qui viennent parcourent les Etats-Unis afin de vendre des Bibles (au passage, le film égratigne sérieusement la religion entre la critique des catholiques puritains et les nonnes lesbiennes que l'on voit dans des extraits de films à l'intérieur du film). Elles vont être confrontées à de véritables rednecks, que l'on retrouve bien dans cette Amérique profonde, et à des prostituées qui vont bien s'amuser avec.
On est bien dans le type du rape and revenge avec des femmes qui sont violées et qui ensuite de vengent de manière bien radicale. Ici, l'une des deux héroïnes va se venger de ce qu'on lui a fait subir. Pour autant, la fin du film est sans concession et ne permet aucun échappatoire.
Le film se suit très tranquillement en raison d'un second degré qui est particulièrement le bienvenu. En effet, sans ce ton, le film serait extrêmement malsain.
Au final, Run bitch run n'est n'est certes pas un grand un film. On en est même assez loin. Mais le réalisateur Joseph Guzman va tellement loin dans ses idées que ce long métrage comporte des séquences franchement bien chocs. Avis aux amateurs.
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