Réalisé par le japonais Kihachi Okamoto (spécialiste de comédies au début de sa carrière puis des films de chambara c'est-à-dire des films de sabre) en 1966, Le sabre du mal est un film de sabre d'une noirceur absolue. L'action se déroule de 1860 à 1863, à une époque où les samouraïs voient leur influence baisser. Surtout, le film montre bien que cette période est elle d'un profond chaos sur le plan de vie politique avec moults intrigues et assassinats. On suit principalement un personnage aux antipodes des samouraïs qui pouvaient être appréciés par la population japonaise. Ici, Ryunosuke Tsukue est un maître qui utile une technique très particulière où il réussit à feinter son adversaire pour mieux le vaincre. Cet homme n'a que faire du monde et il se permet de tuer toutes les personnes qui se mettent sur son chemin, aussi bien les innocents (le pauvre vieil homme au début du film) que des samouraïs (très beau plan-séquence où, dans un brouillard certain, il extermine toute une série de samouraïs) qui tentent de le tuer. Et puis, sans véritable morale, il profite d'une femme mariée pour lui faire l'amour suite à un arrangement qu'il ne respectera pas par la suite. Et puis pour disparaître sans bruit Ryunosuke change d'identité. A l'image de sa lame qui paraît maléfique, c'est un être qui semble mauvais et même fou, comme le prouve la très longue scène finale qui se termine dans un bain de sang et dans un chaos sans nom. Mis en scène de manière élégante, bénéficiant d'une belle photographie, Le sabre du mal est un film sans compromis mais à voir, de toute évidence.
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