Bien que très classique aussi bien sur le fond que sur la forme, ce "Instinct de survie" va quand même réussir à captiver grâce à une intrigue rondement menée bien que prenant son temps pour installer des protagonistes attachants tout en disséminant des éléments intrigants de plus en plus présents.
Le script va laisser un homme et ses deux enfants s'installer dans une demeure construite non loin d'un tumulus indien maléfique.
D'entrée le métrage va mettre en scène ses trois principaux personnages, John, un homme fraîchement divorcé débarquant dans leur nouvelle maison isolée avec ses deux enfants, le petit Sam et l'adolescente Louisa pour aussi bien mettre en avant l'isolement de l’endroit que la détresse de ce John, largué par sa femme et devant apprendre à vivre avec ses enfants, car si Sam se montrera facile, il en ira autrement de Louisa, pré-adolescente guère enchantée d'habiter dans cette nouvelle maison.
Après une première alerte avec cette courte séquence nocturne laissant présager de la présence de créatures autour de la maison, l'intrigue va tranquillement asseoir la présentation des personnages tout en laissant Sam et Louisa découvrir cet étrange monticule de terre bien anodin en apparence, pour lentement avancer les premiers éléments troublants, avec un changement de comportement de Louisa qui rentrera couverte de terre d'une visite au tumulus tandis que John découvrira que la maison possède un passé assez sinistre.
Les éléments ont alors peu à peu s'articuler autour du personnage de Louisa qui va sortir tous les soirs pour revenir terreuse, tandis que son père découvrira ce qui s'est passé précédemment sur place, tout en ayant du mal à canaliser sa fille dont il croira à une classique crise d'adolescence sur laquelle le métrage va jouer pour intriguer le spectateur pris entre cette supposition et une possession par les esprits des indiens enterrés dans ce tumulus qui se révélera évidemment être un lieu sacré où les indiens enterraient leurs dignitaires. Et après la certaine lenteur de la première partie du métrage, les événements vont se bousculer heureusement pour animer l'ensemble avec des ingrédients certes plutôt basiques dans le genre mais qui arriveront à maintenir une certaine tension jusqu'au final qui évacuera toute happy-end doucereuse pour se montrer bien plus pessimiste et nihiliste.
Si l'intrigue de base demeurera bien classique, les personnages principaux parviendront à lui donner vie et à intéresser le spectateur au-delà même de l'élément fantastique avec ce père empoté ayant du mal à jouer au "bon père" alors qu'il est lui-même tiraillé par sa récente séparation que ses enfants lui rappellent en plus régulièrement et le métrage aura l'intelligence de ne pas s'attarder, comme on aurait pu le craindre pendant un moment, sur les soucis rencontrés par Louisa dans sa nouvelle école, pour au contraire préférer détailler son comportement troublant chez elle, comme si elle avait une double personnalité.
Le métrage pendra le parti de ne pas jouer le côté graphique pour ainsi dissimuler les créatures (assez réussies d'ailleurs !) jusqu'au final, tout en nous réservant quand même auparavant quelques passages tendus et chargés en tension effective et là encore, si ces séquences utiliseront des artifices classiques, ils fonctionneront parfaitement, et ce même si le final en fera presque un peu trop (l'invasion de la maison).
L'interprétation sera ici convaincante portée par un Kevin Costner plutôt inattendu dans le rôle principal d'une production horrifique, tandis que la jeune Ivana Baquero campera Louisa avec justesse et toute en ambiguïté. La mise en scène du réalisateur est assez sobre et classique mais tout en réussissant ses effets. Les quelques effets spéciaux seront probants aussi bien pour avancer les créatures que pour de brefs et rares plans sanglants.
Donc, ce "Instinct de survie" n'échappera pas à son classicisme ambiant mais saura s'en accoutumer pour délivrer une intrigue plaisante à suivre et servie par des protagonistes attirants !
|