A partir d'une idée très simple mais quand même "casse-gueule", le réalisateur Adam Green (connu pour son slasher gore "Hatchet") va réussir avec ce "Frozen" le pari d'impliquer sur la longueur son spectateur en jouant sur les peurs primaires de manière glaçante.
Le script va coincer trois jeunes sur un télésiège en altitude alors que la station de ski ferme ses portes jusqu'au week-end prochain et qu'une tempête approche.
Sans préambule le métrage va se lancer dans la présentation des ses trois personnage principaux, Dan, sa petite amie Parker et un troisième larron, Joe. Mais heureusement ces trois surfeurs des neiges ne seront pas du tout stéréotypés pour au contraire forcer la sympathie et ainsi faciliter l' empathie obligatoire pour garantir l'effet de la suite de l’intrigue. Cette présentation en traînera pas et suite à un malheureux concours de circonstances plausible, nos trois jeunes vont se retrouvés bloqués sur un télésiège à la fermeture de la station, ceux-ci ne se rendant pas tout de suite compte de la situation catastrophique dans laquelle ils se trouvent.
Mais alors que le temps passera et qu'une hypothétique chance de salut s'éloignera, ils vont finir par se rendre à l'évidence, ils sont bloqués à plusieurs mètres de hauteur dans un froid glacial un dimanche soir alors que la station ne rouvrira ses portes que le vendredi suivant. La situation sera suffisamment bien amenée pour inviter le spectateur à se demander ce qu'il ferait en pareilles conditions, surtout que le sentiment de vertige sera effectif grâce à un montage et des angles de prises de vue adéquats, le froid ressent par les protagonistes réussissant lui aussi à traverser l'écran.
La suite de l'intrigue offrira des solutions douloureuses au possible, effet encore renforcé avec la présence de ces loups guère amicaux, tout en parvenant à maintenir le suspense et même à nous faire réagir face aux dangers dans lesquels vont se mettre les protagonistes, avec quand même une petite baisse de rythme à mi-parcours avec ce passage de dialogues qui ne servira pas foncièrement l'ensemble, avant de relancer l'action pour des rebondissements crispants jusqu'au final offrant une happy-end en mi-teinte.
Outre le postulat de base simple et minimaliste, mais efficace, le métrage pourra compter sur une mise en place largement convaincante de la situation plus que périlleuse dans laquelle va se retrouver les trois personnage principaux du film, pour ensuite offrir des situations et des événements réalistes et sans tricherie (même si la présence de loups si près d'une station de ski pourra laisser perplexe !), sans jamais fuir la réalité avec des interventions extérieures ici absentes heureusement.
La maîtrise du réalisateur parviendra donc à rendre contagieuses les peurs qui vont assaillir les protagonistes grâce à une mise en scène juste et ne cherchant pas le sensationnalisme au niveau de effets et du gore (ici peu présent mais d'autant plus percutant!) pour rendre tangible et menaçant le déroulement de l'intrigue en jouant aussi bien sur le vertige que la perte de notion de temps ou encore la peur du noir, sans oublier ces prédateurs aux aguets, le tout avec des cadrages et des prises de vues parfaitement adaptées à la situation.
L'interprétation sera un autre point fort du film, avec trois jeunes interprètes toujours crédibles et n'en faisant jamais trop, notamment lors d'un présentation loin des stéréotypes affligeants du genre, avec une mention particulière à Emma Bell qui sera particulièrement convaincante et symbolisera à elle seul toutes les peurs contenues au sein du métrage.
Donc ce "Frozen" sera une belle réussite dans son genre, pour un projet certes minimaliste mais exprimé avec justesse et sincérité, sans oublier un contrôle total de la part d'un réalisateur qu'il nous tarde déjà de retrouver !
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