CRITIQUE DVD

Il est vrai qu'après Jean-Pierre Talbot filmé par Condroyer, Jamie Bell mué Tintin par Spielberg avait tout pour dépoussiérer les aventures et le renom du célèbre reporter francophone, en évitant de tomber dans le ridicule et le kitsch des dites versions sixties. Eh bien quel ne fut pas mon étonnement en découvrant finalement un certain nombre de critiques négatives ; alors je le demande: pourquoi un tel acharnement sur ce film?
Quelle honte aussi qu'il n'ait pas même été en compétition aux Oscars dans la catégorie des Films d'Animation. D'accord, John Williams est un génie, et sa place dans la catégorie des meilleures musiques de film était plus que normale, mais un Tintin aux Oscars qui se limite à cette seule catégorie (alors qu'en animation, nous trouvions Kung-Fu Panda 2 ou - l'oscarisé - Rango) a de quoi étonner.
Car la recherche technologique est ici absolue, pour nous livrer un spectacle démesuré, grandiose. Spielberg, épaulé par le grand Peter Jackson, ravive, comme toujours chez lui, la magie de l'enfance, des héros lancés dans des aventures palpitantes, parfois forcément loufoques (comme le duel de grues), mais toujours haletantes.
On objectera que ce Tintin-là aura plutôt la carrure d'un Indiana Jones à la houpette (alors que justement il devient, dans l'océan, à l'approche d'un hélicoptère, un requin sorti des Dents de la Mer)... Que nenni : c'est certes un renouvellement du personnage de Hergé, mais qui ne s'éloigne pas outre mesure de l'original, livrant un hommage contemporain, qui ne donnera pas à l'auteur l'occasion de se retourner dans sa tombe.
La maestria de Spielberg est bien de donner un divertissement pur et simple, à savourer pleinement ; en somme, une oeuvre inspirée et gouvernée par Hergé, mais qui porte la patte légendaire du réalisateur. Ce dernier est d'ailleurs bien aidé par la 3D qui donne toute son ampleur et sa force aux images ; j'ai été le voir à Disneyland (avec son "plus grand écran de cinéma de France"), et il est évident que c'est un film à voir dans les salles obscures, en 3D. Nombre de plans sont ainsi spécialement conçus pour donner de l'effet dans ces conditions de visionnage (le bout de la canne de Sakharine ou les multiples scènes d'action palpitantes) et perdent de leur mordant une fois remis en 2D, sur un écran infiniment plus petit...
La maîtrise visuelle de Spielberg trouve ainsi son plein accomplissement, avec les possibilités folles que lui offre le numérique lui-même : transitions brillantes (voir les oscillations entre la légende de De Haddoque et du présent, où Haddock raconte), liberté de "caméra" subjuguante (Tintin essayant de rattraper le pickpocket sur le boulevard ou l'extraordinaire, jouissif, plan-séquence de fuite de Baggar) ou faux reflets du soleil sur l'objectif pour rendre plus réaliste encore le métrage. Tout est là, parfaitement maîtrisé de bout en bout, sans temps mort (que ce soit technique/visuel et narratif).
Alors je l'ai dit, le dis et le redirai : ce "Tintin, Le Secret de la Licorne" est un excellent film, pour petits et grands, trop souvent injustement considéré.

Blu-Ray et technique numérique parfaite obliges, la qualité est exceptionnelle, grandiose.
Chez moi, nous avons en fait l'édition Blu-Ray/Blu-Ray 3D (mais n'ayant pas de télé 3D pour le moment, je m'abstiens de poster ma critique sur cette édition), donc je ne pourrais rien dire sur le DVD.

Le son est évidemment superbe. Pour les éditions Blu-Ray de films récents, rien à redire, c'est souvent (même très souvent) de l'excellent boulot. Musique magistralement diffusée, bruitages parfaitement spatialisés.

Les bonus sont conséquents. Non pas en terme de quantité (car 1h30, cela peut sembler bien court comparé au pavé de l'édition collector d'un Seigneur des Anneaux), mais de qualité. Car chaque documentaire est ciblé sur un aspect précis du film (création des décors, de l'animation des personnages, des accessoires, de la musique...), sans rien oublier, sans redondance. Bref, un modèle à suivre pour les éditions qui trop souvent se contentent de nous montrer des équipes qui s'auto-congratulent les unes les autres...

Me référant à la jaquette de cette édition Blu-Ray/DVD: Un recto avec une affiche un peu trop chargée... Autrement le verso est bien compartimenté, clairement lisible.
Le surétui brillant et en partie en relief de l'édition Blu-Ray/Blu-Ray 3D aurait du rester le même pour les deux éditions...

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