Avec L'appât, le réalisateur Bertrand Tavernier traite d'un fait divers particulièrement sordide : les meurtres de plusieurs hommes riches qui avaient été "appâtés" par une jolie jeune femme. Ce film n'est pas le plus ambitieux de Bertrand Tavernier. A fortiori, sa conclusion est plutôt attendue.
Pour autant, L'appât ne manque pas de certaines qualités. Il y a cette capacité du réalisateur à s'interroger sur notre rapport à la violence et sur une société, notamment la jeunesse, qui se met à idéaliser le pouvoir de l'argent (voir le film Scarface qui est porté aux nues). Surtout c'est la réflexion de cette jeunesse par rapport à la moralité qui fait peur. L'interprétation de Marie Gillain est de ce point de vue excellente car elle représente très bien le rôle d'une jeune femme, à peine sortie de l'adolescence, qui ne réalise par la gravité de ses gestes.
La distribution du film est d'ailleurs assez bonne, avec un Olivier Sitruk et un Bruno Putzulu qui interprètent eux aussi des hommes complètement à la ramasse, qui passent mine de rien en peu de temps de "voleurs de rue" à "meurtriers".
Au final, même s'il n'est pas une oeuvre centrale dans la filmographie de Bertrand Tavernier, L'appât est un long métrage qui mérite d'être vu.
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