La Norvège nous livre de plus en plus souvent de petites perles méconnues et c'est une fois de plus le cas avec "En eaux troubles", un drame bouleversant signé par le réalisateur Erik Poppe ("Schpaaa", "Hawaii, Oslo"). Troisième volet d'un triptyque sur la culpabilité, ce film aborde cette fois le thème de la rédemption et du pardon. On suit dans un premier temps, le parcours de Jan Thomas, un jeune homme libéré de prison, après avoir été condamné pour avoir tuer un jeune garçon, meurtre qu'il a tout le temps nié. Organiste talentueux, il va alors trouver à sa sortie, un emploi dans une église d'Oslo où il tombera amoureux d'une jolie pasteure, Anna, qui vit seule avec son fils. Dans un second temps, on suivra Agnès, la mère du jeune garçon assassiné. Comme on peut le deviner, leurs chemins vont alors bien entendu se croiser... Le réalisateur nous déstabilise en rendant le personnage de Jan, à la fois attachant et inquiétant et à contrario en montrant le personnage de la mère comme une personne perturbée, fragile et pouvant basculer à tous moments vers une vengeance aveugle et déraisonnée. Le cinéaste use notamment de gros plans flous et déformants, de visages, pour créer un climat inquiétant. L'interprétation des acteurs est très juste, notamment celle des deux principaux acteurs, Pål Sverre Valheim Hagen ("Opération sabotage", "Jernanger") et Trine Dyrholm ("Festen", "Soap", "Revenge"). Évidemment, le film est émouvant, la mort d'un enfant ne pouvant laisser indifférent, mais jamais il ne sera larmoyant. Lors de la dernière partie du film, quand les destins se mêlent, la tension va crescendo, jusqu'à un final bouleversant...
"En eaux troubles" est un film qui mérite vraiment d'être découvert. Il m'a donné en tous cas envie de découvrir les deux autres films de cette trilogie, en espérant que Jour2fête ou un autre éditeur se décide à les sortir chez nous...
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