Le meilleur film de la période anglaise d’Alfred Hitchcock adapté d’un roman d’espionnage de John Buchan et sur un thème cher au réalisateur : l’homme accusé à tord, qui s’enfuit pour prouver son innocence. Thème que nous retrouvons par exemple, dans Jeune et innocent et surtout dans La mort aux trousses.
Un scénario solide, simple et efficace qui nous tient en haleine jusqu’à la conclusion et prouve combien Hitchcock maîtrise déjà totalement l’art de la narration. Aucune scène du film, n’est là par hasard…
Un montage basé sur des transitions soudaines qui permettent d’enchaîner les rebondissements sans temps mort et dans la plus parfaite harmonie. Ainsi, nous passons quasi instantanément de la scène de la femme de ménage qui hurle à celle du train qui siffle, de la scène du manoir en Ecosse à celle du poste de police, puis à celle de l’évasion… Ce n’est pas la vraisemblance qui importe pour Hitchcock mais le rythme et l’impression de suspens qui en découle. Pour lui la vraisemblance était ce qu’il y avait de plus facile à faire et donc ne l’intéressait pas : « L'histoire peut être invraisemblable , elle ne doit jamais être banale ».
A noter la très belle photographie qui mériterait amplement une restauration car cette édition DVD est médiocre.
Ce film peut véritablement être considéré comme une première version de La mort aux trousses tant les ressorts scénaristiques sont identiques :
Espionnage, mensonge, trahison et séduction.
Une poursuite rocambolesque.
La femme salvatrice (un rôle qu’elle tient souvent chez Hitchcock).
Le complot international.
Un MacGuffin assez semblable (dans le cas présent : les 39 marches).
L’alchimie d’un duo improbable.
La certaine désinvolture du héros et son humour incisif (scène du meeting politique).
Un soupçon grivois (scène du bas dans la chambre d’hôtel, scène du colporteur dans le train).
Tous les codes « hitchcockiens » sont déjà là bien présents et contribuent à faire des 39 marches un des meilleurs films du réalisateur.
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