Malgré ses références plus que flagrantes, ce "Pandorum" arrivera aisément à convaincre en les ayant parfaitement assimilées pour aboutir à un récit claustrophobe, parfois bien brutal mais toujours prenant et dont les éléments vont venir interroger le spectateur qui se sera très facilement pris au jeu.
Le script va laisser deux hommes se réveiller dans un vaisseau spatial après un séjour en hyper-sommeil pour trouver l'endroit apparemment abandonné, désaffecté et en plus envahi par des créatures cannibales.
Après avoir placé rapidement le film dans ce contexte futuriste où la Terre est devenue surpeuplée et sujette aux guerres à cause des pénuries diverses, le métrage va prendre place dans l'Elysium, un gigantesque navire au sein duquel va se réveiller Bower pour s'extirper de son caisson d'hyper-sommeil et se retrouver presque dans le noir, perdu et ayant du mal à retrouver la mémoire après ce sommeil prolongé, mais il ne restera pas seul bien longtemps, (juste le temps d'explorer la pièce dans laquelle il s'est éveillé pour se rendre compte que rien ne fonctionne et qu'il y est donc enfermé) puisque bientôt un second protagoniste va entrer en scène, le lieutenant Payton, de la même section que Bower et avec qui il va chercher à sortir de leur confinement en envoyant Bower dans une bouche d'aération.
Ce sera le début d'un long voyage pour ce dernier qui va aller de rencontres en rencontres pour peu à peu étoffer le métrage de manière significative, avec bien entendu ces créatures aussi humanoïdes que cannibales et surtout très dangereuses avec cette agressivité sauvage, mais aussi avec des humains qui vont croiser la route de Bower pour parfois même l'aider et se joindre à lui dans sa quête, comme Nadia, cette laborantine adepte des arts martiaux qui après une certaine défiance va aider Bower.
L'intrigue prendra son temps pour nous révéler les enjeux et placer ici ou là des éléments de réponse pour expliquer comment le vaisseau et ses passagers en sont arrivés là, nous assenant ainsi quelques surprises de taille à la cohérence efficiente sans pour autant rogner sur l'action suffocante qui va occuper le terrain au sein d'une tension de tous les instants, les créatures cannibales pouvant à tout moment attaquer et les humains rencontrés se montreront pour certains tout aussi dangereux, avec pour seul petit regret ces dispersions heureusement limitées et versant quelque peu dans le "mélo" lorsque Bower va penser à sa compagne et se mettre à le rechercher, mais sans que cela vienne de trop empiéter sur le bon rythme global du métrage.
En plus de cette construction probante et bien maîtrisée par son réalisateur, le film va bénéficier de décors tout à fait crédibles et parfois même impressionnants tout en bénéficiant d'effets spéciaux indécelables dans des élans de gigantismes assumés et parfaitement mis en œuvre, ce qui va renforcer l'ambiance sinistre, délétère et régulièrement malsaine qui va se dégager de l'ensemble.
L'interprétation sera ici performante, juste et adaptée avec un Dennis Quaid parfait pour camper ce Payton qui dirigera son collègue tout en restant dans cette pièce lugubre, tandis que Ben Foster va exceller pour jouer Bower. La mise en scène de Christian Alvart est efficace, dynamique et arrivera sans mal à rendre le métrage claustrophobe et brutal avec une violence franche secondée par des effets spéciaux réussis, aussi bien pour maquiller ces humanoïdes terrifiants que pour les quelques passages sanglants qui émailler le métrage.
Donc, ce "Pandorum" n'apportera certes pas grand-chose de neuf (hormis son final plus que réussi) mais parviendra à se créer une vie propre grâce à son intrigue bien agencée et ses situations tendues et largement prenantes !
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