CRITIQUE DVD

Après l'enfer du vietnam, Oliver Stone décide de nous montrer l'enfer du business, bien des valeurs paraissent obsolètes comme le travail ou l'honnêteté, ici les armes ne sont plus des M16 ou des mines requins pour tuer l'ennemi mais plutôt des bons au porteur.
Pour connaitre les rouages de cette terrible mécanique qu'est la bourse, le réalisateur nous entraine dans le sillage de ce trader bien déterminé à percer sur le marché. C'est par l'intermédiaire d'un requin de la finance et de quelques indiscrétions que ce jeune loup va vite grimper les échelons de la réussite. Mais tel Icare, la rançon de la gloire va se payer cash et cette métaphore de l'époque sous forme de mise en garde démontrera toute sa véracité deux décennies plus tard avec l'épouvantable gâchis économique de ces joueurs de monopoly.
Ce thriller monétaire, technique mais passionnant garde encore beaucoup de punch dans sa mis en scène. Michael Douglas en est certainement responsable, prouvant qu'il est capable de revêtir sans problème le costume du méchant. Certes, la vision un peu trop manichéenne du travail contre le profit arrondit quelques angles et sauve la morale, mais la mécanique qui se déroule sous nos yeux démontre combien ces porteurs de bretelles dominent les affaires.
Michael Douglas impeccable, sera récompensé par l'oscar du meilleur acteur, Charlie Sheen s’en sort plutôt bien en évitant la caricature. Côté féminin c'est le désert, à l'image de cette femme tronc-objet du début de film, la gente féminine ne pèse pas lourd et Darryl Hannah est aussi mauvaise que les toiles qu'elle vante.
Au final Wall Street reste un divertissement intéressant, certes bavard mais hélas visionnaire.

Si le sujet a assez bien vieilli, il n’en va pas de même pour la copie. On est très loin de ce que l’on peut espérer avec un support Blu-ray. Le grain est très présent, c’est lisse avec des contours manquant de précision, le contraste est assez faiblard, les couleurs sont ternes et la poussière s‘invite de temps en temps. On est à peine dans la valeur d’une copie SD.

On est heureux d’apprendre que la VF dispose d’une piste DTS, pour ma part au mieux on reste dans le frontal avec un royal 2.0 et au pire dans le mono. Le dynamisme est correct, les dialogues sont clairs, il faudra s’en contenter. A l’évidence même si le sujet n’allait pas mettre le caisson aux heures supp, on reste loin d’un support HD.
La version SD incluse dans le packaging propose un 2.0 en VF

C’est la seule satisfaction technique, on retrouve les commentaires du réalisateur, « La cupidité a du bon » (56’37) met en avant les véritables traders, on a droit à un véritable making of (47’38), des scènes coupées (22’39) qui n’amenaient pas grand chose, la dernière nous vaut un happy end que le réalisateur a eut le bon gout de ne pas retenir et on termine par quelques bandes annonces.
Malgré un disque rempli à ras bord (50GO), la satisfaction est plus que mitigée hormis les bonus d’un point de vue technique.

Quant à faire les choses à moitié, le packaging confirme la déception du produit, une jaquette et une sérigraphie trop sobre et manquant singulièrement d’imagination.

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