|
Bien avant d'être le réalisateur acclamé de la trilogie SPIDER-MAN, Sam Raimi avait pris ses marques sur des projets de moindre envergure (quoique...) mais tout aussi efficace. De DARKMAN à UN PLAN SIMPLE en passant par MORT OU VIF ou INTUITIONS, ce réalisateur passionné avait démontré son énorme talent. Mais c'est avec EVIL DEAD, que Sam Raimi est entré dans la légende, et cela aussi bien concernant le film que son tournage unique en son genre.
A l'époque, Raimi démarcha tous les investisseurs possibles (médecins, avocats...) afin de mettre en scène ce qui allait marquer toute une génération de cinéphile et de mordus de films d'horreurs. Le tournage s'étala sur douze semaines puis repris six mois plus tard afin de mettre en boite les séquences se déroulant dans la cave, cave qui appartenait à la famille du producteur... Le tournage est réputé pour avoir été complètement fou, Sam Raimi n'hésitant pas à chevaucher une moto où était arnaché une caméra afin de filmer les plans où le démon se déplacent, jusqu'au plan final terrifiant. Raimi fût également l'inventeur de la "Shaky Cam" qui, en référence à la fameuse Steady-cam permit d'effectuer des plans absolument délirants lors des affrontements avec les forces obscures.
L'histoire est d'une simplicité enfantine. Un groupe de cinq jeunes débarquent pour le week-end dans une vieille cabane abandonnée dans l'intention de faire la fête. Mais rapidement, une force inconnue se fait sentir. Elle "contamine" un des occupants avant de se manifester de manière radicale, en agressant un à un les occupants. Mais l'un d'eux va se montrer plus coriace que les autres et tentera de vaincre cette entitée qui s'est emparé de ses amis.
D'abord titré THE BOOK OF THE DEAD, Raimi rebaptisa son film THE EVIL DEAD sur les conseils de son producteur qui craignait "qu'une référence trop littéraire fasse fuir le jeune public." Pourtant, ce même public fût au rendez-vous malgré la sensation de malaise qui s'installa durant certaines scènes assez dures. Du viol d'un des personnages jusqu'au démembrement de la fiancée du héros en passant par la décomposition rapide des cadavres dans le dernier acte, il faut reconnaitre que certains passages malgré leur coté aujourd'hui old-school restent très efficaces. Mais il ne faut pas oublier que contrairement à ses suites, EVIL DEAD ne fait jamais rire. Les personnages sont véritablement terrorisé par une force inconnue et démoniaque qu'ils ne comprennent pas. A ce niveau, les acteurs qui semblent pour la plupart être des amateurs, sont parfaitement crédible lorsqu'il s'agit d'exprimer leur terreur à l'exception peut-être du personnage de Scott, son interprète ayant l'air de se moquer complètement du film. Le pauvre ne savait pas qu'il participait à un futur classique. Et bien sûr, il y a Bruce Campbell. L'alter-ego de Sam Raimi, qui apparait dans quasiment tout ses films. Encore amateur, le jeune Campbell présente déjà une certaine prédisposition au masochisme, qualité qu'il développera avec aisance dans EVIL DEAD 2...
N'oublions pas de mentionner les maquillages du film. Vraiment réussi et parfois plus effrayant que ceux des grosses productions, ces maquillages sont la marque de fabrique de la série. Les deux épisodes suivants garderont le même look au niveau des maquillages malgré des budgets plus conséquents. Les effets spéciaux tournée image par image dans les dernières minutes du films sont eux-aussi très impressionants et marquent vraiment les esprits. Ce sont tout ces éléments qui à mon avis, donnent un style bien particulier à EVIL DEAD, véritable choc lors de sa sortie et coup de maitre de son réalisateur. Le film marquera peut-être moins les nouvelles générations, blasées à coup de SAW et autres PARANORMAL ACTIVITY. Mais en ce qui me concerne, entre des portes qui claquent et une force démoniaque sévissant dans une cabane perdue au fond des bois, j'ai choisi. En VHS, c'était déjà un choc, mais en Blu-Ray c'est réellement terrifiant.
A vous de voir.
|
