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Dans l'univers cinématographique de la science-fiction, peu d'oeuvres peuvent finalement se vanter de rester dans les mémoires des cinéphiles. Hormis STAR WARS, la science-fiction grand public à tendance à pomper des oeuvres déjà existantes. Aussi, lorsqu'un film totalement original et qui plus est, renouvelle totalement le genre sort sur les écrans, il convient de ne pas le rater.
Ce fût le cas de ALIEN en 1978. Ce film de Ridley Scott proposait une histoire de SF "adulte" contrairement à STAR WARS et autres STAR TREK. Nous suivons en effet un groupe d'individus fatigués, ayant des liens uniquement professionnels et ne s'appréciant visiblement pas beaucoup. Ces personnages évoluent dans un environnement sombre, sale et apparement usé. Nous ne sommes pas dans un univers aseptisé tel que le cinéma nous le montre d'habitude. En cela, ALIEN était alors une véritable nouveautée. Le scénario est ainsi bâti autour de la vie quotidienne de tous ces personnages après que ces derniers aient été réveillé par erreur de leur sommeil cryogénique. Un appel SOS est bientôt capté par le vaisseau et cet équipage va alors se rendre sur la planète d'où émane le signal. Ce sera pour eux le début d'un cauchemar sans nom puisqu'ils vont en ramener une créature aussi inconnue qu'hostile.
ALIEN est un véritable film de trouille où les apparitions de la créature sont finalement assez rares. Ce qui n'empêche pas cette dernière d'être omniprésente, ne serait-ce que par la crainte grandissante qu'elle suscite au fur et à mesure que l'équipage est décimé par cette forme de vie extraterrestre. La séquence de "l'accouchement", celle se situant dans les coursives ou encore la fuite de Ripley dans la dernière partie du film sont des moments d'anthologies absolues. Rien ne semble encore aujourd'hui arriver à la cheville de ce film absolument terrifiant se déroulant dans un environnement vraiment approprié pour subir un tel cauchemar.
Vu le succès de ALIEN, le studio Fox lança une suite que déclina Ridley Scott. C'est James Cameron qui fût engagé pour mettre en scène ce ALIENS. Tout auréolé du succès de TERMINATOR, Cameron rédigea un scénario à mille lieux de l'original. Comme le mentionnait l'accroche de l'époque, "cette fois, c'est la guerre". Nous n'avons pas droit cette fois à un Alien, mais comme le dit le titre à des centaines de créatures belliqueuses que la pauvre Ripley va retrouver sur sa route. L'héroïne du film se réveille d'un sommeil long de 76 ans et elle doit s'expliquer sur l'explosion du vaisseau Nostromo. Bien sûr, personne ne croit à ses déclarations jusqu'à ce que la planète autrefois visité par l'équipage de Ripley, et à présent colonisé, rompe le contact. Et c'est à Ripley, accompagnée d'une bande de marines, de se rendre sur place.
C'est à une véritable apocalypse que nous convie ici James Cameron. Aucun temps mort durant ce film qui se résume à une véritable guérilla urbaine dans des décors où chaque Alien est tapi dans l'ombre, prêt à bouffer du marine. Les effets spéciaux sont (pour l'époque) au top, le suspense est à certains moments à la limite du supportable et les scènes d'action n'ont pas pris une ride. Impossible de ne pas être hystérique lors du premier guet-apens où les marines complètement affolés tirent dans tout les sens sans même savoir où se trouvent leurs cibles.
Chapeau donc pour Cameron qui acquit avec ce film sa réputation de tyran sur les plateaux mais fût peu aidé par une équipe britannique qui refusa ses consignes sous prétexte que ses méthodes de travail étaient celles d'un véritable dictateur. Mais quoiqu'il en soit, seul le résultat compte et celui de ALIENS est une véritable réussite artistique et commerciale qui vaudra à Sigourney Weaver une nomination à l'oscar. ALIENS, la plus parfaite de toutes les suites ? C'est bien possible...
De succès, il n'en sera pas question pour ALIEN 3. La mise en chantier de ce film se fait presqu'aussitôt après la sortie de ALIENS. Mais que le chemin sera long jusqu'à sa sortie. Nous aurons ainsi droit à une succession de réalisateurs qui tenteront de mettre le film en route. Sans succès. Après bien des faux départs, le désistement puis le retour de Ripley, ALIEN 3 est finalement mis en scène par David Fincher, alors simple (mais très doué) réalisateur de vidéo-clips.
Le tournage du film sera pour Fincher un véritable cauchemar, ce dernier se voyant régulièrement victime des consignes des éxécutifs du studio. Fincher reniera finalement ce film qui n'est, à ses yeux, pas le sien. Même la version de 2003 n'obtiendra pas son aval. Mais cela n'empêche pas ALIEN 3 d'être un excellent épisode de la série. Le style de ce film semblant être un mix des décors de ALIENS et ALIEN. En effet, le film de Fincher se déroule à nouveau dans un espace clos mais tout de même très étendu. Il s'agit cette fois d'une planète prison encore peuplé de prisonniers qui ont souhaité rester sur les lieux malgré la fermeture de l'établissement. C'est dans cet environnement que débarque Ripley après le naufrage de son vaisseau. Dans l'attente de son rapatriement, la jeune femme va devoir cohabiter avec cette bande de dégénérés avant de se rendre compte qu'un Alien semble avoir fait le voyage avec elle...
Les acteurs du film, Sigourney Weaver en tête, sont très convaincants dans leur rôle, pour la plupart, celui d'un taulard. Mention spéciale à Charles Dance dans le rôle d'un médecin revenu de tout qui va toutefois tomber sous le charme de Ripley. Cette dernière semble également ne plus rien attendre de la vie car, comme elle le déclare à l'alien : "Tu es dans ma vie depuis si longtemps que je ne me souviens de rien d'autre...". Le destin de chacun n'en sera que plus émouvant... Mais le scénario a aussi l'intelligence de revenir au mystère d'un seul Alien après la géniale surrenchère du deuxième film. Ce dernier est d'une rapidité incroyable et décime un à un les résidents de cette prison et malgré la mise en place de pièges de la part de ces derniers lors du dernier acte du film. La caméra se substitue à la créature lors des poursuites dans les longs tunnels de la station. De ce point de vue, la mise en scène de Fincher est irréprochable et on ne peut s'empêcher de songer à ce que le film aurait pû être si le jeune réalisateur avait eu les mains libres tout le long du tournage.
A sa sortie, ALIEN reçu un accueil moyen de la part de la critique et du public. Quant à Fincher, il se désolidarisa totalement du film. Mais ce dernier fût tout de même réhabilité au fur et à mesure des années, notament avec la confirmation du talent de Fincher (SEVEN, FIGHT CLUB...). Au bout du compte, ALIEN 3 s'avéra être un excellent épisode, certes un peu bancal, de ce qui aurait dû rester une trilogie.
Dernier épisode à ce jour de la série (on ne parlera pas ici des deux AVP), ALIEN RESURRECTION a connu en France un succès considérable du fait qu'il a été mis en scène par Jean-Pierre Jeunet. Quelle fierté qu'un réalisateur français réalise un épisode de cette prestigieuse série. Mais c'est oublié un peu vite que ce quatrième film est également le moins bon de la saga. Comprenons-nous bien, ALIEN RESURRECTION est parfaitement réalisé et son histoire se laisse suivre sans aucun problèmes. Mais Jeunet débarque après Scott, Cameron et Fincher. Son univers n'est pas le même et il n'est pas certain que le français ne se soit pas noyé dans cette immense production.
De plus, le scénario sur fond de clonage atténue le final grandiose de l'épisode précédent, qui aurait dû marquer la fin de toute la série. Bien sûr, nous avons plaisir à retrouver Sigourney Weaver qui campe ici une Ripley bien différente de l'original. L'héroïne est ici prise entre deux feux, ce qui rend le personnage beaucoup plus complexe qu'autrefois. Ripley est également entouré par une bandes de gueules irrésistibles tels que Ron Perlman, Michael Wincott ou encore Dominique Pinon, un fidéle de Jeunet. Parmi cette bandes d'armoires à glaces, la frêle Winona Ryder fait presque tache dans le rôle d'un androïde apparement doté d'une conscience. Très sincèrement, Ian Holm et Lance Henriksen nous manque.
Les combats face à l'alien, les vaisseaux spatiaux et les personnages sont toutefois assez réussits pour cet épisode qui a permet de garder une certaine continuité avec les autres épisodes.
Voici donc une saga de très grande qualité qui n'a absolument pas vieilli malgré les trente ans au compteur du premier épisode de Ridley Scott. En attendant de pouvoir découvrir le nouvel opus annoncé et réalisé à nouveau par Ridley Scott, c'est un vrai bonheur de revoir ces quatre films monumentaux dans de telles conditions de visionnages.
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