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Polar noir et touffu au niveau des nombreux thèmes abordés derrière cette intrigue principale qui aura de quoi captiver et aspirer le spectateur dans une spirale de violence et de désillusions afin d'attiser la rédemption d'un personnage principal guère reluisant mais qui va prendre conscience de son inhumanité en se frottant à un meurtrier barbare.
Le script va laisser un ancien policier devenu proxénète constater la disparition de plusieurs des filles travaillant pour lui, disparitions ayant eu lieu alors qu'elle avait rencontré le même client, ce qui le pousser à mener l'enquête surtout qu'il pense pouvoir encore éviter le pire à la dernière victime du tueur.
Après une courte introduction avançant l'assassin "levant" une victime dont la voiture restera ensuite stationnée au même endroit très longtemps, suffisamment pour être découverte par Joong-ho, le souteneur qui va alors nous être présenté comme un homme assez hautain, frustre et se moquant de ses collaboratrices sauf lorsqu'elle disparaisse pour ce qu'il pense être une fugue après avoir empoché une avance, puisqu'il va même obliger une de "ses" filles, Mi-jin à aller travailler alors qu'elle est malade et ce sera presque par hasard qu'il remarquera que les filles ayant disparu ont toutes eu un client au même numéro de téléphone avant de s'évaporer dans la nature, numéro composé pour demander les services de Mi-jin. Cela va pousser Joong-ho à pister Mi-jin tout en lui demandant de lui donner par SMS l'adresse où elle va se rendre, chose qu'elle ne pourra pas faire faute de réseau pour au contraire tomber dans les griffes de ce tueur brutal qui va chercher à la tuer en lui enfonçant un ciseau à tailler la pierre dans le crâne au cours d'une séquence brutale et sanglante assez frontale.
Ce sera par un concours de circonstances assez opportuniste que Joong-ho va se retrouver en présence de l'assassin et le confondre après une course-poursuite effrénée pour que les deux hommes soient finalement arrêté par la police et conduits au poste.
Premier élément qui pourra étonner, l'arrestation du meurtrier au bout d'à peine une demi-heure du métrage, va au contraire relancer de manière admirable l'action puisque le meurtrier va sous-entendre que Mi-jin pourrait être encore vivante, ce qui va se vérifier au cours d'une séquence bien glauque où la jeune femme va reprendre connaissance, attachée en compagnie de deux cadavres sanguinolents.
Au cours de l'enquête Joong-ho, impliqué car cherchant à retrouver Mi-jin, va découvrir que celle-ci a une petite fille de sept ans qu'il va bien devoir emmener avec lui pour cette folle nuit dans ce quartier labyrinthique de Séoul à la recherche de l'endroit où Mi-jin est peut-être en train d'expirer, ce qui nous donnera bien des rebondissements parfois bien virulents et nous permettant d'en apprendre plus sur l'assassin (la rencontre avec le co-détenu), tandis que la police sera bien embarrassée par cette arrestation hors du cadre judiciaire strict du pays, surtout que le meurtrier aura été salement battu par Joong-ho.
Le métrage va donc lancer une course contre la montre éreintante aussi bien pour les protagonistes que pour le spectateur, surtout que les embûches notamment judiciaires vont ralentir la police et que Joong-ho aura une position trouble, surtout qu'il va changer son fusil d'épaule pour véritablement vouloir retrouver Mi-jin en se redécouvrant une humanité qui l'avait déserté.
Le dernier acte sera quant à lui bien méchant, sans concession et méchamment désenchantant jusqu'au final plus nuancé et rétablissant un semblant de justice même si le spectateur aura été amené à souhaiter pire pour ce meurtrier rendu franchement détestable par son arrogance, sa barbarie dont le mobile demeurera en partie flou et la façon dans la justice va lui porter secours alors qu'il avait tout pour être définitivement mis hors d'état de nuire.
Le métrage va donc s'attacher à nous dépeindre la rédemption du personnage central qui va se rendre compte qu'il est presque aussi coupable dans cette affaire que le meurtrier et aussi qu'il joue avec la vie des filles travaillant pour lui en se moquant de leur intimité et en les déconsidérant fortement, mais cette rédemption se fera dans la douleur et le sang puisque le métrage n'hésitera pas à se montrer particulièrement graphique lors de passages sanglants terribles et orchestrés de manière à leur donner une ampleur effroyable.
Mais le réalisateur va également laisser un certain humour se glisser au milieu des situations, dédramatisant partiellement et sporadiquement la noirceur désespérante et cruelle de l'intrigue, tout comme lorsque ce seront la justice et sa lenteur frustrante qui seront ouvertement critiqués, avec notamment ce procureur partial dont les jugements auront des répercussions dramatiques. Le métrage pourra aussi compter sur les décors de ce quartier qui sera visité et revisité au point de perdre toute notion d'orientation pour former une sorte de labyrinthe sans issue.
L'interprétation est ici largement convaincante avec une justesse qui ne supportera aucun surjouage notamment au niveau du tueur maniéré et parvenant à ressembler à n'importe qui, tandis que Yun-seok Kim composera un Joong-ho finalement attachant malgré sa présentation initiale peu glorieuse. La mise en scène du jeune réalisateur Hong-jin Na est percutante pour créer un sentiment d'étouffement au sein des décors poisseux tout en chargeant l'ensemble du métrage d'un suspense permanent à couper au couteau et en n'hésitant pas à se montrer glauque et sanglant pour quelques scènes dont les effets spéciaux resteront toujours crédibles et largement réalistes.
Donc, ce "The chaser" arrivera aisément à embarquer son spectateur dans son intrigue diabolique, malsaine et amplement captivante de bout en bout !
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