Bee, l'héroïne, est en fait un héros, pas encore opéré. Il a 40 ans et apprend qu'il est le père d'un jeune délinquant emprisonné à New York. Il paie la caution de son fils. Mère(père)et fils traversent l'Amérique dans un vieux break. Elle a les dehors d'une bourgeoise californienne gentiment coincée, ce qui fournit au film un gag récurrent quand le fils sniffe de l'héroïne et vend ses faveurs aux routiers. Tucker traite son sujet avec humour et sensibilité : rapprochement progressif des deux protagonistes de prime abord hostiles, rencontre avec un Navajo sympathique, découverte du pot aux roses à l'occasion d'une pause pipi, tout y est. Bien sûr, on n'y croit pas vraiment, mais peu importe. Le finale offre plus d'allant, lorsque Bree fait halte chez ses propres parents. A travers le portraitde la mère, sorte de chose bleu turquoise à cheveux argentés, affublée d'un horrible caniche et d'un mari épuisé, s'exprime soudain une haine vivifiante.
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