Si les adaptations de comics au cinéma sont aujourd'hui monnaie courante à Hollywood, la chose était beaucoup plus rare à la fin des années 70. A cette époque, le monde est encore sous le choc de LA GUERRE DES ETOILES et toute l'industrie hollywoodienne tente de mettre en route son space-opera à lui. STAR TREK, LE FILM est en chantier, Disney met en route LE TROU NOIR et même James Bond va faire un tour dans l'espace dans MOONRAKER. C'est pourtant à cette époque que le duo de producteurs Alexander et Ilya Salkind monte le projet SUPERMAN. Icone américaine absolu apparut en Juin 1939, Superman a déjà connu des adaptations en serials, cartoons ou en série télé. Mais l'homme d'acier n'a encore jamais connu les honneurs du grand écran.
Le film prend aussitôt des allures de superproduction. Au niveau du casting, les producteurs décident de mettre le paquet et font appel à Marlon Brando himself pour jouer le rôle du père de Superman, en échange d'un énorme chèque. Sont également conviés Gene Hackman dans le rôle de l'ignoble Luthor, Terence Stamp, Glenn Ford ou encore Margot Kidder. Un casting quatre étoiles qui sera dirigé par Richard Donner, tout auréolé de l'énorme succès commercial de LA MALEDICTION.
Mais la difficulté principale sera de trouver l'interprète idéal pour incarner Superman lui-même. Après avoir envisagé nombre de stars, dont certaines vraiment improbables, le choix du réalisateur et des producteurs se porte finalement sur Christopher Reeve, illustre inconnu qui va rentrer sans problème dans la peau du super-héros.
Et il faut reconnaitre que ça marche. Dès sa première apparition, le doute n'est plus permis : Christopher Reeve EST Superman, tout comme il colle parfaitement à la peau de son alter-ego, Clark Kent. Impossible d'imaginer quelqu'un d'autre dans la peau de l'homme d'acier après avoir vu Reeve à l'oeuvre. Il en va de même pour Hackman dans le rôle de Luthor, personnage qui oscille entre le mal à l'état pur et la lacheté la plus totale. N'oublions pas la superbe Loïs Lane interprétée par Margot Kidder et qui possède le petit grain de folie nécessaire pour rentrer dans la peau de l'intrépide journaliste, femme indépendante et amour éternel de Superman.
Bien que la structure du scénario soit bâtie sur un canevas des plus classiques, l'histoire reste passionnante durant plus de deux heures que dure le film. On assiste à la naissance, l'adolescence puis à la génèse du super-héros, sa révélation au monde puis son face à face avec le machiavélique Lex Luthor. De même, le film nous offre une représentation de Krypton, le monde natal de Superman, et nous décrit une société en apparence utopique mais en réalité proche d'un certain régime à la limite de la dictature. Il suffit de voir la réaction des anciens après le pronostic de Jor-El sur le futur proche de leur monde...
On pourra éventuellement reprocher l'aspect aujourd'hui archaïque des effets spéciaux du film, par exemple lors des vols de Superman. Pour ma part, ces plans, bien que rétros, restent beaucoup plus gracieux et impressionnants que ceux du plus récent SUPERMAN RETURNS. L'accroche du film à l'époque était :"Vous allez enfin croire qu'un homme peut voler". Et bien, c'est effectivement le cas. L'homme d'acier vole sous nos yeux et on y croit ! Sur une musique aujourd'hui archi-connue de John Williams, l'homme d'acier accomplit des exploits incroyables, sauvent la veuve et l'orphelin et, sous l'apparence de Clark Kent, rame comme un malade pour attirer l'attention de la superbe Loïs Lane. Quand on connait le traitement actuel réservé aux héros de comics, on peut trouver celui de Superman quelque peu naïf et désuet mais le charme agit malgré tout.
Notons que ce Blu-Ray propose une version rallongée du film. Les ajouts sont surtout visibles sur la planète Krypton ou lors de l'intrusion de Superman dans le repaire de Lex Luthor.
SUPERMAN, malgré ses trente ans au compteur n'a pas vraiment vieilli. Si les effets visuels sont certes démodés, et la vision de ce héros quelque peu désuète, le film reste un véritable plaisir de cinéphile et/ou de fan de comics. La musique immortel de John Williams, la mise en scène de Dick Donner et l'interprétation du regretté Christopher Reeve font de ce film le mètre-étalon du film de super-héros. Peu d'adaptations de super-héros, et encore moins les suites à ce film peuvent prétendre rivaliser avec cette adaptation parfaite d'un des plus célèbres, voire même le plus célèbre, super-héros de notre temps.
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